La coopération économique entre l’Algérie et la France ne cesse de progresser, mais elle a adhésion d’actions pour la booster davantage, d’autant qu’il existe des opportunités très importantes pour atteindre des résultats appréciable. Pour le représentant du FCE à l’international, et membre de CACIF, Ahmed Atlaoui, délégué régional de la Caci France, et directeur général MKA.I consulting, il est temps de passer à des partenariats directs entre les investisseurs et même les municipalités afin d’établir une grande confiance entre les deux parties.
Algérie-Eco : La 15è session France/Afrique du nord s’est tenue en décembre à Bordeaux, quelle sont les principaux points dégagés lors de cette rencontre en faveur de la coopération entre les deux pays ?
Ahmed Atlaoui : Du 15 au samedi 16 décembre, s’est tenue à Bordeaux, la 15èmeédtion de la Convention Europe Afrique du Nord, avec la participation de plus de 160 entreprises et institutions représentant la France, l’Allemagne, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. 30 conférenciers se sont succédés faisant le lien entre les pays représentés, et des thématiques économiques de premier plan, a l’instar de la coopération décentralisée présentée par Benoit Martin Adjoint au Maire de Bordeaux,Daniel Guarrigue, Maire de Bergerac, et des représentants du Conseil Régional de NouvelleAquitaine ainsi que les défis de l’urbanisation avec la CCI Internationale Nouvelle Aquitaine, qui accompagne des entreprises regroupées au sein de UrbAquitaine. Les conférenciers ont aussi abordé les instruments financiers pour investir en Algérie, ainsi que le rôle des associations professionnelles dans la coopération France Maghreb, et les défis que pose la mondialisation à l’Afrique du Nord. Suite à cette rencontre, plusieurs recommandations ont été formulées par les intervenants et les participants qui ont appelé à renforcer la coopération décentralisée, à encourager le marketing territorial et labonne articulation entre les entreprises et les collectivités locales au Maghreb, et ladynamique d’appels à projets. Ils encouragent aussi l’intégration maghrébine qui permettra la création d’un marché de cent millions de citoyens, ce qui permettra à ces pays d’optimiser leurs achats, importations et besoins. Les intervenants ont demandé aussi de faciliter l’obtention des visas pour les entreprises, en particulier en Algérie, pour des durées suffisantes, en mettant en place un Visa Congrès et salons. Par ailleurs, ils ont décidé de poursuivre la sensibilisation des entreprises de la Nouvelle Aquitaine à l’importancede leur implantation en Afrique du Nord.
Vous avez plaidez dans votre discours à cet évènement à un nouveau modèle de coopération entre les deux pays. Pouvez –vous nous nous expliquer davantage ce modèle ?
Lorsque je parle d’un nouveau modèle de coopération, Le FCE International, comme la CACIF, par la voix du président Ait Yala mais pas seulement, ne cessons de faire valoir le concept du gagnant-gagnant, or nous remarquons que malgré l’investissement énorme de nos deux gouvernements à promouvoir ce concept, les entreprises restent en majorité en attente pour ne pas dire autre chose. Je pense qu’il nous appartient de faire davantage notamment en matière de mise en relation directe. Aussi, les jumelages entre municipalités me paraissent être un vecteur porteur de confiance, confiance étant la variable déterminante dans toute relation. Je dois vous dire aussi, que j’en ai un peu par-dessus la tête, excusez cette expression, que l’on me site le model marocain : Or il n’Ya pas de model enviable ou transposable. Le Maroc est en économie de marché depuis 1953, nous Algérie somme en transition, de plus l’économie de marché ne peut relever de l’unique volonté politique qui est réelle dans notre pays, c’est aussi une variable culturelle, cette dernière est endogène à la problématique économique. D’un point de vue macro économique les données ne sont même pas comparable : Endettement du Maroc représente 30 milliards de dollars soit 77% de son PIB celui de la TUNISIE 10 milliards de dollars soit 75% du PIB et l’endettement de l’Algérie est de 2 milliards de dollars soit 9% du PIB. Et je parle bien entendu de cela lors de mes conférences sans omettre de citer le différentiel des potentialités ; citons pour mémoire l’agriculture, le Maroc compte 8 millions d’hectares de SAU, la Tunisie 5 millions d’hectares et l’Algérie 32 millions d’hectares .Par ailleurs, nous ne pouvons faire fi de notre histoire, donc nos lois et décrets tiennent compte légitiment de ces variables pour aller avec sérénité vers un nouveau modèle de marché. Aussi, plus que toute la pédagogie est de mise…nous nous attacherons à cette finalité. Ceci explique la conclusion de mon discours.
Vous faites aussi référence à un échec pour « bâtir un espace économique et politique qui dépasse les intérêts immédiats ». A quoi est dû cet échec ?
Bâtir un espace économique qui dépasse les intérêts immédiats…Nous comptons aujourd’hui dans notre diaspora plus de 400000 dirigeants et cadres supérieurs algériens dans les entreprises et institutions françaises, nous souhaitons que cette ressource puisse être le levier nécessaire à la coopération entre nos deux pays. Or cette richesse n’est pas cultivée à hauteur de nos ambitions. Nous diaspora algérienne en France avons comme mission de travailler au rapprochement entre nos deux pays, oui mais nous ne pouvons indéfiniment rester dans l’attente de je ne sais quelle confiance, nous irons chercher des partenaires ailleurs en Europe et dans le monde. Bâtir un espace économique exige une confiance réciproque ; or et comme je l’ai dit à Bordeaux les PME françaises ont une information souvent partielle et surtout partiale de l’Algérie. Aussi, avons-nous décidé avec le président Ait Yalla de prendre notre bâton de Pellerin et d’aller à la rencontre des PME avec l’aide des municipalités et des syndicats patronaux par exemple… c’est l’un de nos objectifs 2018. Nous voulons par ailleurs mettre en lumière l’industrie culturelle. Il faut savoir que l’industrie culturelle en France rapporte exactement 85 milliards d’euros au PIB, c’est l’équivalent de la production automobile. Aussi, nous souhaitons ce rapprochement auquel nous réfléchissons.