« L’Algérie a besoin d’une vision stratégique pour dépasser cette situation de tensions financières ayant des incidences sur la sphère sociale », estime le professeur et expert en économie Abderrahmane Mebtoul. Pour lui, l’Algérie a les moyens de surmonter cette phase difficile par la mobilisation de toute les algériennes et les algériens sans exclusive au sein d’un large front national, devant privilégier les intérêts supérieurs de l’Algérie et non les intérêts étroits partisans.
« Le gouvernement vient de reconnaitre en ce mois de décembre 2017, l’échec de la politique des licences d’importations, instaurées en 2016, qui seront supprimées en 2018, excepté pour les importations de voitures. Or, dans plusieurs contributions parues au niveau national et international, j’avais mis en garde le gouvernement contre toute précipitation et que cette politique était contreproductive », indique Mr Mebtoul qui ajoute que le résultat de cette politique comme celle de la règle des 49/51% qui avait pour objectif de diminuer les importations a eu un résultat mitigé, si l’on prend la période 2016 à 2017, s’étant attaqué faute de visions stratégique, aux apparences et non à l’essence.
Concernant les nouvelles taxes imposées dans la loi de finances 2018, concernant notamment la taxe sur les produits pétroliers (TPP) et le prix du litre d’essence à la pompe qui doit connaitre une hausse de 5 dinars tandis , le prix du litre de gasoil de 2 dinars ainsi que la création d’une taxe de 1 % sur toutes les importations, ces taxes devraient selon les prévisions améliorer les recettes qui devraient s’élever à 6 496 milliards de dinars en 2018 contre 5 635 en 2017, pour une enveloppe de dépenses calculée à 8 628 milliards de dinars.
Réagissant sur le cas de montage des voitures qui connait la limitation à cinq constructeurs, cette situation risquent de connaitre une hausse en valeur, selon MMebtoul, sans pouvoir exporter si elles ne s’adaptent pas au nouveau marché mondial : voitures hybrides ou solaire, la Chine ayant décidé de réduire de plus de 50% en 2020 les voitures fonctionnant à l’essence et au diesel .
« Avec le dérapage du dinar tant par rapport au dollar qu’à l’euro cela n’a aucunement influencé le prix qui connait une hausse indispensable si l’unité veut couvrir ses charges », indique dans ce sens le professeur qui suggère aussi de tenir compte de l’important montant de 1800 milliards de dinars – 180.000 milliards de centimes , prévus en 2018 par le financement non conventionnel sur le processus inflationniste qui selon une loi économique universelle, insensible aux slogans politiques, joue comme facteur de concentration de revenus au détriment des revenus fixes amenuisant le pouvoir d’achat.