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Abdelwahab Ziani, Président de la Fédération agroalimentaire : « Le glissement de notre monnaie a totalement déstructuré nos entreprises »

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L’avenir de l’industrie passe par une relation de « confiance entre les autorités et les opérateurs économiques, ainsi que d’une stabilité des lois », a déclaré M. Abdelwahab Ziani, Président de la Fédération agroalimentaire et opérateur économique, ce dimanche lors de son passage sur la Radio nationale.

Et d’ajouter « nous avons besoin d’une stabilité du glissement du dinar, parce qu’ aujourd’hui nous importons des matières premières sans savoir comment agir par rapport aux prix».

Ziani souhaite que « les opérateurs économiques puissent bénéficier « d’une stabilité de cinq ans au minimum pour avoir une vision futuriste et construire le pays».

En dépit de la crise économique, M. Ziani estime que « nous devons sauvegarder les entreprises qui produisent et se développent, et nous pouvons renverser cette situation en faisant confiance aux entreprises algériennes », ajoutant « il faut aussi attirer les investissements directs étrangers dans des domaines qui ne sont pas aujourd’hui complètement exploités par les entreprises algériennes ».

Interrogé sur l’accompagnement des entreprises algériennes, M. Ziani a souligné que « certains responsables ne connaissent même pas le tissu industriel existant. Ceux-ci doivent savoir qu’il existe des industries de pointe attendant d’être boostées  et de leur faciliter certaines pistes pour l’exportation, parce que nous avons des industries qui sont en surplus».

S’agissant de l’autosuffisance, M. Ziani a indiqué que «dans le passé on était autosuffisant. Aujourd’hui, nous avons signé des accords avec l’Union européenne, mais nous n’avons pas su profiter de cette situation. Ils nous demandaient d’ouvrir le pays, et en même temps ils devaient nous mettre à niveau et assurer le transfert de technologie pour arriver au moins à une autosuffisance de 50%. Mais nous avons peiné, parce que les importations ont massacré l’industrie algérienne ».

Pour limiter les coûts des importations, M. Ziani a précisé que « nous devons relancer le pavillon national », poursuivant « avant on faisait du fret maritime avec notre flotte sans jamais dépasser les 200 millions de dollars. Aujourd’hui, nous facturons entre 2.000 et 2.200 dollars le container, car nous sommes à la merci des compagnies maritimes étrangères ».

Pour booster notre industrie, il a également indiqué que « nous devons avoir notre flotte pour exporter vers certains pays de la CEDEAO et européens pour importer certaines matières, il nous faut notre flotte pour faire des économies d’échelle ».

La multitude de décrets et d’arrêtés ministériels « perturbent les entreprisses»,  a-t-il souligné, tout en plaidant pour « un plan d’action de cinq ans pour assurer aux entreprises une pérennité », ce qui permettrait de «libérer les initiatives de l’entreprise ».

Interrogé sur la baisse vertigineuses du dinar, M. Ziani a indiqué que « le glissement de la valeur du dinar est un grand problème pour nous, plus le dinar baisse, plus les produits seront chers », ajoutant « on n’est plus crédible sur le marché international, à cause du dinar qui baisse ». En enchainant, « Il nous faut une stabilité de la monnaie pour arrêter cette hémorragie. Le glissement de notre monnaie a totalement déstructuré nos entreprises ».

Ziani se réjouit de l’ouverture prochaine des bureaux de la BEA à l’étranger, notamment en France, ce qui permettra « le rapatriement de devises qui transitent par des banques étrangères », a-t-il-souligné.

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