Le Président français Emmanuel Macron, en visite de travail en Algérie a une journée des plus marathonienne ce mercredi 6 décembre comme de coutume avec les Chefs d’Etat français qui viennent en Algérie pour essayer de rabibocher des relations en dents de scie entre les deux pays que le passé houleux déchire depuis 1962, date de l’indépendance arraché au prix d’énormes sacrifices.
Si avec les précédents présidents, la question de la mémoire tournait toujours au vinaigre même avec parfois une bonne volonté, avec l’actuel Président, les choses semblent prendre un peu de clarté dans le sens de l’apaisement surtout que le jeune locataire de l’Elysée semble plus ouvert à renégocier certains aspects de cette Histoire commune en misant sur la nouvelle génération d’Algériens plus préoccupés par ce qui passe devant eux que par les ombres qui se dessinent au loin dans le rétroviseur.
Après sa visite où il s’est aventuré sur le terrain pour tâter le pouls de la rue, il a par la suite eu des entretiens avec les officiels algériens avec respectivement le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP) et le Premier ministre Ahmed Ouyahia, en présence du ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel et du ministre des Finances Abderrahmane Raouyia avant de rencontrer le Président de la république Abdelaziz Bouteflika.
Pour la présidence, « la visite de Macron, qui s’inscrit dans le cadre du partenariat d’exception que l’Algérie et la France sont attelées à bâtir et à conforter, constitue une occasion pour les deux pays d’explorer de nouvelles voies pour renforcer leur coopération et leur partenariat et procéder à une concertation sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun ».
Elle s’inscrit, également selon la même source « dans le cadre du partenariat d’exception que l’Algérie et la France sont attelées à bâtir et à conforter ».
Auparavant, le président français a effectué une promenade pédestre à Alger-Centre, accompagné du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah et du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le président français a été accueilli à son arrivée à la Grande poste par le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh et le président de la Commune d’Alger-Centre, Abdelhakim Bettache. Durant cette virée dans le centre de la capitale, il a eu à interagir avec les citoyens qui l’interpelaient sur la question mémorielle. Les jeunes l’ont surtout « taraudé » sur les visas d’entrée en France afin qu’ils puissent en bénéficier davantage.
Avant son arrivée à la Grande-poste où il devait entamer sa promenade, des citoyens apparemment opposés à sa venue, ont tenté d’organiser un sit-in qui a été empêché par les forces de l’ordre présentes en force pour assurer la sécurité. Les contestataires ont été dispersés et d’autres embarqués manu militari. Le président français arrivé en grande pompe a emprunté la rue Larbi-Ben M’hidi où il s’est offert un bain de foule avant de rejoindre la Place de l’Emir Abdelkader, pour se rendre à la Librairie du Tiers Monde.
Il faut signaler qu’Emmanuel Macron n’a pas été avare de déclarations et s’est dit « heureux de l’accueil qui lui a été réservé lors de cette promenade ».En précisant que « je veux transmettre un message au peuple algérien que je veux une France aux côtés de l’Algérie et qui aide la jeunesse algérienne à réussir » en ajoutant que le développement de la coopération bilatérale sera également un des grands dossiers de cette visite.
Réitérant le message qu’il a développé durant sa campagne présidentielle, alors qu’il était candidat, durant son escale en Algérie, il a assuré que « notre mission est d’aller de l’avant et prendre des décisions structurantes pour les prochains mois et les prochaines années, notamment en matière économique et de sécurité collective ».
Sur le dossier de la mémoire après la polémique courageuse qu’il a soulevé en France, il a insisté sur ses positions envers cette question qui « n’ont pas changé, selon lui, désirant « ouvrir une page d’avenir dans les relations algéro-françaises ».Espérant que cette visite ne soit pas un énième coup de marketing politique se réduisant à un tapage médiatique et des envolées lyriques mais qu’elle soit suivie d’actions concrètes pour développer un vrai partenariat gagnant-gagnant sur la base du respect mutuel et d’intérêts communs des deux peuples.