Les autorités ivoiriennes et burkinabè ont lancé lundi à Abidjan les travaux de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou, long de 1.260 km, afin d’augmenter le trafic entre ces deux pays voisins et interdépendants.
« Les investissements de ces travaux d’un montant global de 396 millions d’euros, soit 260 milliards de francs CFA, relèvent de la responsabilité du concessionnaire qui est désormais le groupe Bolloré » a déclaré le ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, lors de la cérémonie.
Outre cette réhabilitation qui va durer huit ans, deux nouvelles rames de voyageurs et une locomotive neuve seront mises à la disposition de la Société internationale de transport africain par rail (Sitarail), filiale du groupe Bolloré qui gère la ligne.
« La réhabilitation doit signifier que demain le train qui roule à 40 km à l’heure ne sera plus qu’un vieux souvenir et que la rapidité, la sécurité et le confort seront au rendez-vous (…) pour le grand bonheur de nos populations » s’est réjoui, de son côté, le ministre burkinabè des Transports, Souleymane Soulama.
Le programme de modernisation des infrastructures prévoit « le renouvellement complet de 853 kilomètres de voie, la réhabilitation de 31 gares et de plusieurs ateliers de maintenance durant la première phase des travaux, de 2018-2021.
« A l’issue des travaux, la Sitarail pourra transporter chaque année 5 millions de tonnes dont 2 millions de marchandises générales et 3 millions de minerais et 800.000 voyageurs » a déclaré le PDG de Bolloré Railways, Eric Melet.
C’est la troisième fois depuis 2015 que la rénovation de la ligne est annoncée mais ces annonces n’avaient été suivies d’aucun effet.
Un pont enjambant une rivière s’était écroulé en septembre 2016 au passage d’un train de marchandises, sur la partie ivoirienne de la ligne, sans faire de victime. Le trafic avait été stoppé pendant deux semaines.
La compagnie Sitarail est détenue à 67% par Bolloré, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire en possèdent chacun 15%, et le reste des actions (3%) appartient au personnel.
Avec des importations estimées à 287 millions de dollars en 2016, la Côte d’Ivoire se positionne comme le deuxième fournisseur du Burkina après la Chine. Tandis qu’Abidjan est le quatrième client du Burkina avec des exportations estimées à 107,7 millions de dollars.
La Côte d’Ivoire, pays côtier et première puissance économique d’Afrique de l’ouest francophone, et le Burkina Faso, pays enclavé et pauvre malgré des avancées récentes, sont très proches par l’histoire et le commerce.
Le Burkina et la Côte d’Ivoire ont toujours été intimement liés. Le Burkina est par ailleurs très dépendant de son voisin pour l’accès à la mer, ainsi que pour les importations.
Quelque trois millions de Burkinabè vivent en Côte d’Ivoire.
Afp