Prise dans l’étau d’une nécessaire adhésion à l’OMC et de l’impératif de réviser l’accord d’association avec l’UE qui lui est préjudiciable, l’Algérie patauge.
Lors d’une rencontre jeudi entre le ministre algérien du Commerce, Bakhti Belaib, et le conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale auprès du FMI, Jean-François Dauphin, la question de l’adhésion de l’Algérie a l’OMC a été abordée avec intérêt. Néanmoins, Bakhti Belaib a laissé entendre que la révision de certaines clauses de l’accord d’association avec l’Union Européenne passe en priorité car, a-t-il expliqué, c’est l’accord avec l’UE qui bloque fondamentalement ce processus. « Le processus d’adhésion de l’Algérie à l’OMC sera relancé dans de bonnes conditions du fait que les blocages que connaît ce processus émanaient principalement de l’UE » a affirmé le ministre.
L’autre point qui a fait l’objet de discussion entre les deux parties lors de cette rencontre, c’est la nécessaire remise en marche de l’économie Algérienne à travers une réforme structurelle profonde. En effet, le Ministre du commerce et le conseiller du FMI se sont mis d’accord sur la nécessité pour l’Algérie d’aller au plus vite vers la promotion du secteur privé, la production, l’exportation, et l’importance de la grande distribution. De plus, un cap a été fixé pour atteindre le seuil critique à même de permettre à l’économie de décoller, à savoir la création de 2 millions de PME. Selon eux, seul l’élargissement du tissu national des PME-PMI peut booster la production, rehausser l’exportation, et mettre en place une dynamique commerciale orientée autant sur la rationalisation des dépenses que sur la limitation des importations des produits fabriqués en Algérie.
Dans ce sens, le Ministre du commerce a indiqué récemment, dans un communiqué, que les mesures de sauvegarde mises en place par les pouvoirs publics, et qui concernent l’instauration de licences d’importations pour des produits tels que le ciment, le rond à béton, et les véhicules, interviennent pour réduire l’importation de ces produits qui alourdissent la facture d’importation même, contrairement aux inquiétudes exprimées par certains partenaires de l’Algérie, dans le respect des règles de l’OMC.
Bakhti Belaib a, par ailleurs, évoqué plein d’autre questions lors de cette rencontre, notamment la situation économique actuelle de l’Algérie et ses relations avec le FMI et l’impact de la crise pétrolière et des mesures prises par l’Algérie. En outre, face aux inquiétudes exprimé récemment par l’UE quant aux restrictions à l’importation imposées par le Ministère du commerce et « les blocages » que génèrerait la règle 51/49, il a réaffirmé la position algérienne selon laquelle cette règle « ne constitue nullement un frein à l’investissement direct étranger ».
Nadir Allam