En Tunisie, le déficit commercial s’est élargi de 23,5% sur les dix premiers mois de 2017 pour atteindre 13,210 milliards de dinars (5,28 milliards de dollars), un niveau record, a annoncé vendredi l’Institut national des statistiques cité par Reuters.
La situation devient inquiétante dans la mesure où les réserves de change ne peuvent désormais couvrir que 93 jours d’importations.
De 10,710 milliards de dinars pour la même période l’an dernier, et de 12,6 milliards de dinars pour l’ensemble de l’année 2016, le solde commercial s’est détérioré après une hausse de 19,6% des importations. Les exportations n’ayant pu évoluer au même rythme. « Le déficit commercial a atteint un niveau historique et dangereux, nous devons arrêter cette dégringolade.», a déclaré aux journalistes le gouverneur de la Banque centrale, Chedli Ayari (photo).
La semaine dernière, la Banque centrale a ordonné aux banques commerciales locales d’arrêter de financer les importations d’environ 220 produits, notamment le poisson et le parfum, dans le but de redresser les comptes commerciaux.
Selon le conseiller économique du Premier ministre, Ridha Saidi, le gouvernement devrait augmenter les taxes sur certaines marchandises importées, comme les produits cosmétiques et certains produits agricoles, pour aider à réduire le déficit commercial.
Bien qu’une lueur de reprise portée par le tourisme et des secteurs vitaux comme le phosphate, se profile à l’horizon, le pays du Jasmin doit encore accélérer le rythme des réformes structurelles, afin de restaurer la confiance en l’économie tunisienne, quelque peu essoufflée depuis le printemps arabe.
Ecofin