« Le rôle des femmes dans la société, notamment dans le domaine économique, reste un sujet d’actualité. Et malgré les avancées socio-économiques réalisées jusqu’à présent, seulement 13% des 136.200 PME étaient dirigées par des femmes en 2015, ce qui est très faible par rapport aux autres pays arabes », a déclaré Mme Kabouya Aida, Présidente de la Commission Femme Chefs d’Entreprise au FCE, lors du Conseil des femmes d’affaires arabes organisé ce mercredi à l’hôtel Sofitel d’Alger.
Elle a précisé que « sur les 12,2 de la population active, les femmes représentent 2 millions 17%, sachant que 70% des nouveaux diplômés sont des femmes et 60% des emplois du secteur public sont occupés par des femmes », en rappelant que « en 2017, le nombre de femmes chefs d’entreprises est de 153.010 ».
Selon Mme. Kabouya, « le taux de chômage chez les femmes s’élève à 16,6% ».
Mme. Kabouya a souligné que « les femmes étaient moins audacieuses que les hommes. Il leur manque l’audace pour qu’elles puissent créer plus d’entreprises, parce que le cadre légal a été mis en place, avec tous les outils et les mécanismes d’encouragement ».
Ce constat plus qu’accablant sur la place des femmes dans le monde économique en Algérie, fait dire à Mme. Kabouya que « nous ne devons plus ignorer le rôle et la participation des femmes dans le développement économique. Les mentalités doivent changées dans notre société, parce que nous sommes toutes confrontées aux mêmes problèmes pour créer une entreprise ».
Cette rencontre a été marquée par l’intervention de M. Ahmed Chenna, Président de l’Académie civile algérienne (ASCA), qui a indiqué que « le thème de cette conférence est la preuve vivante de la volonté des femmes d’affaires arabes de créer une coopération enrichissante, permettant un développement économique durable ».
Il est revenu sur les réalisations faites par les femmes d’affaires algériennes depuis les années 2000 grâce, selon lui, « aux réformes économiques qui ont rendu possible ces réalisations, créant ainsi de la richesse économique ».
De son côté, Mme. Nadia Habes, Présidente du réseau des femmes d’affaires algérienne (RAFA), qui a rappelé que « cette rencontre constitue un réseau entre les femmes d’affaires algériennes et arabes, ce qui leur permettra de travailler ensemble et de partager leurs différentes expériences, c’est pourquoi j’invite toutes les femmes d’affaire algériennes à rejoindre ce réseau ».
Abderrahmane Benkhalfa, ancien ministre des Finances, est revenu sur le rôle des femmes dans les différents secteurs économiques, notamment dans la finance, la banque et les TIC, où elles ont acquis durant ces dernières années la maitrise dans le management et le pilotage des projets.
Benkhalfa a souligné que « nous devons plus parler de l’entreprenariat des jeunes que de la parité entre hommes et femmes, parce que la réglementation et toutes les politiques publiques ciblent les jeunes, et que le niveau de réussite à l’université algérienne chez les femmes est de 75% ».