Le respect de plus en plus grand, des pays producteurs de pétrole membres de l’OPEP, et non OPEP de l’accord de réduction de production, la chute du dollar qui a boosté les prix du baril, à hauteur de 1,5 dollars, le conflit que vit le Kurdistan, la détention de 5% des actions d’Aramko par l’Arabie Saoudite, et l’éventuel accord primaire entre les USA et l’Iran, ont conduit à hisser les prix du pétrole à plus de 64 dollars.
Selon les différentes annonces d’experts, cette tendance haussière se maintiendra tout le long de l’année 2018, et impactera considérablement l’économie nationale, du fait que pour 1 dollar d’augmentation, il en résulterait 500 millions de dinars annuellement.
Dans cette euphorie qui fait singulièrement allusion au scenario prédit par le premier ministre, on aurait tendance à croire que c’est la fin de la crise, et qu’à partir de 60 dollars, les comptes de l’économie nationale vont s’équilibrer et les déficits seront réduits, comme cela a été annoncé ça et là
L’impact de cette hausse sur l’exercice 2017
Or, pour l’expert Ferhat Ait Ali, la situation n’est pas aussi reluisante, et encore moins annonciatrice d’un avenir serein « il ne faut pas prendre une hausse passagère, pour un point de référence pour des calculs budgétaires. D’autant plus que ce n’est pas deux semaines de pétrole à 64 dollars qui vont changer le volume des besoins pour 2017, ce dernier est déjà enregistré dans les dépenses. Il faut savoir qu’en moyenne annuelle cette hausse ne représente que trois dollars de plus sur le prix du pétrole, puisque celle-ci était à 53 dollars pour 2017, avec un baril à 64 dollars sur les deux mois qui restent, cela ferait une moyenne de 56 dollars. D’autre part, il ne faut pas oublier que la fiscalité ordinaire n’est pas impactée par cette envolée pétrolière, du fait qu’elle demeure tributaire des importations, dont la facture commence à se réduire. Dans ce cas, que va changer cette hausse moyenne de trois dollars au déficit du Trésor pour 2017 ? Pratiquement rien ».
Pour revenir à l’origine de cette hausse des prix du pétrole, et sur l’hypothétique maintien des prix à ce niveau ou plus, l’expert nous explique que « cette envolée des prix est justement la preuve de la catastrophe sur le marché pétrolier. Du fait que l’Arabie Saoudite est le premier exportateur mondial du pétrole, l’Irak est également parmi les gros producteurs, ces deux pays qui connaissent des troubles, c’est eux qui sont à l’origine de cette panique sur le marché pétrolier. Si ce dernier était opéré dans les conditions habituelles, celles d’avant, et si l’Arabie Saoudite et l’Irak étaient sous une menace sécuritaire, ou géopolitique, les prix du pétrole connaitraient un décollage de plus de 40 dollars, et non pas une hausse de 5 dollars. C’est une blague de mauvais gout, une fumisterie qui devrait mettre le gouvernement Ouyahia en situation de panique, car même si il y’ a un conflit majeur en Arabie Saoudite, cela n’a pas engendré une hausse conséquente, comme il l’attendait ».
Et d’ajouter « malgré tous ces facteurs, le marché pétrolier devrait revenir au niveau du mois de septembre d’ici un mois, car d’une part on sait que le problème du Kurdistan est en train de se régler diplomatiquement, et de toute façon les américains ne permettront jamais un statut quo intenté aux kurdes , tant qu’il auront encore besoin d’importer 10 million de barils /j. d’autre part, si le marché était aussi tributaire qu’avant de cette région, cela aurait donné une hausse nettement plus importante ».