Danone Djurdjura Algérie place la performance de la chaîne d’approvisionnement au centre de sa vision pour le développement d’une filière laitière durable en Algérie. Dans ce cadre, l’entreprise a organisé dimanche à Alger une rencontre réunissant professionnels et experts du secteur autour du thème : « De la prévention à la performance pour une filière durable et résiliente ».
Lors de cette première journée, les échanges ont porté sur des sujets liés à l’avenir de la filière, notamment la santé animale, la reproduction et le diagnostic. Les participants ont partagé des expériences, des pratiques et des approches techniques visant à améliorer la durabilité et l’efficacité de la production laitière. Les débats ont d’abord mis en lumière les difficultés rencontrées par les éleveurs sur le terrain, rapporte le quotidien Horizons dans son édition de ce lundi 8 décembre.
Le responsable Corporate Affairs chez Danone Djurdjura Algérie, Zakari Sayah, a expliqué que l’entreprise a mis en place une stratégie d’accompagnement technique qualifiée d’inédite, qui s’est progressivement imposée comme un outil de transformation de la filière. Cette approche vise à répondre à plusieurs contraintes, parmi lesquelles la faiblesse de la productivité, le manque de savoir-faire technique, les difficultés d’accès au fourrage et à l’eau potable, les problèmes de financement et la qualité du lait.
« Beaucoup d’éleveurs n’arrivaient plus à vivre de leur activité et certains finissaient par abandonner », a-t-il souligné. Pour faire face à cette situation, Danone Djurdjura Algérie propose un accompagnement global comprenant une assistance technique, un appui logistique et un soutien financier, avec pour objectif d’améliorer la production, la qualité du lait et la santé animale.
Selon lui, l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire composée de vétérinaires, de techniciens et de biologistes a déjà permis d’enregistrer des résultats concrets. Il a précisé que cette stratégie a été distinguée à l’international pour son caractère innovant en matière de durabilité. « D’ici fin 2025, jusqu’à 75 % du lait collecté proviendra de fermes accompagnées par le programme », a-t-il indiqué.
75 % du lait collecté proviendra de fermes accompagnées d’ici fin 2025
Dans la même dynamique, Danone Djurdjura Algérie a lancé le programme « Milk Academy », destiné aux agriculteurs, afin de renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement laitière nationale. Zakari Sayah a rappelé que ce programme met l’accent sur la santé animale, la reproduction et l’accompagnement technique des éleveurs.
« L’Algérie importe encore des vaches laitières européennes avec un potentiel de production de 35 à 45 litres par jour. Cependant, ce potentiel reste difficile à atteindre sans formation et outils adaptés. Le programme vise également à développer une race locale adaptée aux conditions climatiques et aux contraintes locales », a-t-il expliqué.
Cette initiative, décrite comme « à but non lucratif », repose sur une démarche collective axée sur le partage de connaissances et d’expériences afin de mieux structurer la filière et renforcer sa résilience. « Nous nous rapprochons des institutions publiques et collaborons avec elles pour déployer ce programme de manière efficace », a-t-il ajouté.
L’objectif est également d’encourager d’autres initiatives du même type pour soutenir durablement la filière laitière. De son côté, Mokrane Boukir, responsable de la collecte de lait chez Danone Djurdjura Algérie, a évoqué l’engagement de l’entreprise en faveur d’une alimentation saine et durable. Il a estimé que la qualité des productions repose sur des filières fiables et maîtrisées à chaque étape, soulignant l’importance de la coopération entre les différents acteurs pour accompagner l’évolution de toute la chaîne de valeur.
Tizi-Ouzou : 3.700 éleveurs, 30.000 vaches et 130 millions de litres de lait produits par an
S’exprimant sur la situation des agriculteurs, le président de la Chambre d’agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou, Hamid Saïdani, a estimé que l’importation de la poudre de lait constitue l’un des principaux freins à la valorisation de la production locale. Il s’est toutefois montré confiant quant aux perspectives du secteur.
« Deux laiteries pour la production de lait demi-écrémé ont été lancées à Tizi Ouzou, et trois autres devraient prochainement entrer en service, ce qui donnera un véritable coup de pouce à cette filière. La consommation élargie de lait demi-écrémé contribuera à sa stabilisation », a-t-il déclaré.
Hamid Saïdani a également salué les mesures annoncées par le ministère de l’Agriculture visant à réduire les coûts de production, inscrites dans une stratégie plus large de soutien à l’élevage et à la production de viande rouge. Il a rappelé que la wilaya de Tizi Ouzou dispose d’un potentiel important dans le domaine laitier.
« Nous comptons près de 3.700 éleveurs pleinement engagés dans les programmes publics visant à développer la production et la collecte du lait », a-t-il précisé. La wilaya compte près de 30.000 vaches laitières produisant chaque année environ 130 millions de litres de lait, dont 80 millions sont collectés. « L’État a mis en place un programme ambitieux pour la production de lait de vache cru demi-écrémé, vendu à un prix réglementé de 25 dinars le litre », a-t-il ajouté.






