L’avenir du groupe Brandt, filiale du groupe privé Cevital, reste en suspens en France. Le tribunal des affaires économiques de Nanterre a décidé mercredi de mettre sa décision en délibéré, selon des élus locaux qui ont assisté à l’audience, cités par l’agence AFP.
À la sortie, Serge Grouard, maire d’Orléans, a déclaré à la presse : « Nous n’avons pas grand-chose à vous dire, l’affaire a été mise au délibéré ». François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, a pour sa part expliqué avoir « mis tous les éléments sur la table ».
Les élus se sont rendus à l’audience pour soutenir le projet de reprise en Scop, porté par des salariés et appuyé par le gouvernement. D’autres participants, qui ont choisi de ne pas commenter le contenu du dossier, ont indiqué que le délibéré serait rendu le 11 décembre.
Le tribunal doit trancher sur l’avenir de Brandt, placé en redressement judiciaire début octobre. Parmi les offres présentées, le projet de société coopérative et participative, soutenu par le groupe Revive, serait le seul à pouvoir maintenir au moins 300 emplois sur les près de 700 que compte le groupe en France, selon le ministre délégué à l’Industrie, Sébastien Martin. Des représentants syndicaux affirment également que cette option permettrait de préserver les deux usines situées près d’Orléans, dans le Loiret, et à Vendôme, dans le Loir-et-Cher.
Depuis deux jours, responsables politiques et membres du gouvernement français se mobilisent pour défendre l’idée d’une reprise par les salariés, citant notamment la nécessité de protéger un « savoir-faire » français. Le futur du fabricant des produits Brandt, mais aussi des marques Vedette, Sauter et De Dietrich, dépend de l’issue de cette procédure. Le groupe possède en plus de ses usines un centre de service après-vente à Saint-Ouen-l’Aumône, dans le Val-d’Oise, et un siège social à Rueil-Malmaison.
Une relance coûteuse
Relancer l’activité s’annonce complexe. La production est quasiment à l’arrêt et il faudra entre 20 et 25 millions d’euros pour remettre Brandt sur pied, selon plusieurs sources. L’entreprise ne pourra plus payer les salaires après le 15 décembre si aucune solution n’est trouvée.
L’État a annoncé une aide de 5 millions d’euros. La métropole d’Orléans a prévu une contribution, tout comme la région Centre-Val de Loire, qui a confirmé à l’AFP qu’elle « mettrait les moyens financiers », évoquant un éventuel portage des sites industriels pour un montant compris entre 4,5 et 5 millions d’euros.
Sébastien Martin a indiqué mardi sur RMC : « On est déjà à peu près à 15 millions d’euros mobilisés ». Reste à savoir si les banques, que le ministre a appelées à « jouer le jeu », participeront elles aussi à l’effort pour consolider le montage financier.
Propriété du groupe privé algérien Cevital depuis 2014, Brandt réalise un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros. L’entreprise souffre de la conjoncture difficile du gros électroménager, un secteur affecté par la baisse du marché immobilier. Les ventes ont reculé de 3,9 % l’an dernier, après une baisse déjà enregistrée en 2023, notamment parce que l’achat d’appareils de cuisine est souvent lié à un déménagement.






