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Retour sur l’Université du FCE : Le pari gagnant de Ali Haddad

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De loin, l’université du FCE, a été l’événement qui aura marqué la scène  économique de ce mois d’octobre qui arrive à sa fin en ouvrant une nouvelle page sur les relations entre le gouvernement et le patronat vicié par une atmosphère délétère lors du passage éclair de Tebboune à la tête du gouvernement. Et pour cause, sur une durée de trois jours, huit ministres se sont relayés au sein de panels programmés à cet effet, pour écouter les doléances des chefs d’entreprises et exposer les perceptives et les solutions apportées aux problèmes de leurs secteurs.

Le message fort du gouvernement et de l’UGTA

Dés l’ouverture des travaux de cette université, le premier ministre  Ahmed Ouyahia, a d’emblée donné le ton, en véhiculant le message central que tous les ministres ont rappelé à leurs tour. Et ce,  en insistant sur la coopération inévitable entre le gouvernement et le secteur privé, et sur la nécessité de recourir au financement non conventionnel, comme solution ultime au déficit budgétaire. Indiquant avec force, que l’Etat s’attend à recevoir de fortes propositions de la part du secteur privé, fer de lance du nouveau modèle économique de croissance en vue de trouver les solutions et la stratégie adéquate pour surmonter la crise financière et économique que subit le pays actuellement « aidez nous, nous vous aiderons » a-t-il insisté.

Ceci étant, dans le souci de baliser les orientations et les propositions qui émaneront des différents acteurs du pacte social et économique, Ouyahia n’ a pas manqué de tracer clairement les lignes rouges, en affirmant qu’il est hors de question de recourir à l’endettement extérieur, au même titre, qu’il est exclu d’ouvrir le capital des banques publiques et des grandes entreprises.

Sur cette lancée, le secrétaire général de l’UGTA, abdelmadjid Sidi Said, est allé directement à l’essentiel, en mettant en exergue l’importance de la mise en place d’instruments juridiques applicables immédiatement sur le terrain, dans le but de promouvoir et d’actionner le processus du Partenariat Public-Privé (PPP). Considérant que ce dernier représentait l’un des axes majeur du passage d’une économie de rente à une économie productive.

Place aux jeunes investisseurs

Sur un rythme soutenu de panels, les travaux de l’université du FCE, ont conféré une place particulière aux jeunes investisseurs. Et cela s’est fait hautement remarqué dés l’ouverture, par un discours  dispensé par le président de Jil FCE, Mohamed Skander. Une dérogation aux usages, que le président du FCE, a voulu adresser aux jeunes investisseurs, comme signe fort de la continuité des efforts et sur le rôle qu’ils sont appelés à jouer dans cette conjoncture.

Dans ce sens, M Skander a exposé avec grand intérêt, l’importance de l’accompagnement aux jeunes investisseurs, à travers une enquête que Jil FCE a effectué auprès d’un nombre important de jeunes porteurs de projets « des jeunes  nous disent qu’ils n’ont pas accès au marché et à la création, et  s’enferment dans ce schéma qui les prive de ce droit à l’entreprenariat ». Indiquant toutefois, que la majorité des jeunes rencontrés, ne se plaignent pas des lenteurs administratives, mais trouvent beaucoup de mal à lever des fonds, et pénétrer les marchés, et trouvent les voies de financement très compliquées.

Les secteurs du Commerce et de la Finance, se remettent en question

Autant pour le ministre du Commerce M.Benmeradi, que pour celui des Finances M.Raouya, l’université du FCE a été l’occasion de faire leurs bilans et de revoir leurs stratégies. Pour le ministre du Commerce,  il est grand temps de rattraper le retard accusé par son secteur en matière d’information, de positionnement sur les marchés étrangers.  Il a préconisé de mettre en place une étude statistique afin d’évaluer le volume et la qualité du marché algérien « il s’agit d’avoir des chiffres précis et détaillés sur les produits et sur la capacité des opérateurs.

De son coté, le ministre des finances, M.Raouya, s’est longuement attardé sur les nouvelle orientations financières que son secteur est en phase d’adopter, en l’occurrence, le recours au financement non conventionnel, et la promotion des produits bancaires islamiques. Il considère que la finance islamique permettra de mobiliser les ressources de façon à impacter la relance économique, et ce par l’émission de chèques Sukouk, et par la mise en place de mécanismes de financement, tel que l’Ijara, la Mourabaha et la Moucharaka. Il est clair que par la conjoncture actuelle, la finance islamique, se place comme une alternative, pour lutter contre la crise.


Lire aussi: Courtisées par les États : Les crises économiques ont donné des ailes aux banques islamiques


Temmar et Feraoun, tirent la sonnette d’alarme

Soumis à de fortes tensions et pressions, les ministres de l’habitat et des télécommunications n’ont pas fait dans la dentelle, en dressant un constat d’échec, et l’urgence de changer de cap. Ils l’ont dit sans ambages, au cours de leurs interventions à l’université du FCE

Pour Imane Houda Feraoun, le danger  qui pèserait sur l’économie nationale, ne viendrait pas des fluctuations du marché pétrolier, puisqu’elle considère que les solutions sont connues mais de la faiblesse de l’Algérie en matière de développement  technologique «  l’Algérie est en marge de la révolution numérique » a-t-elle martelé. A cet effet, elle  a exhorté les jeunes opérateurs et les entreprises publiques et privées à investir dans le domaine des TIC, et en faire un catalyseur de l’économie nationale.

Dans le même sillage, Abdelahamid Temmar, ministre de l’habitat de l’urbanisme et de la ville a préféré en premier lieu, partir sur une note optimiste, en rappelant que tous les programmes de logements, ont été  lancés et réalisés, totalement par le financement de l’Etat. Ce qui a permis de contribuer à la création d’emplois. Toutefois,  cette étincelle d’optimisme s’est éteinte, lorsqu’il a  annoncé, que le secteur doit désormais, rechercher d’autres voies de financement, car la conjoncture actuelle ne permet pas à l’Etat de poursuivre ce financement. Une transition tout faite, pour mettre en exergue l’importance du Partenariat Public Privé, un besoin pressant de financement, et la participation des entreprises algériennes aux programmes de réalisation.

Les ministres des affaires étrangères et de l’industrie  et de l’Agriculture rassurent

D’un ton ferme et sans ambigüité, le ministre des affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a affirmé que son secteur s’attèle à protéger les intérêts des citoyens et des entreprises algériennes à l’étranger. Soulignant que celles-ci ont les moyens de pénétrer les marche internationaux, et que le rôle du MAE  est justement de le leurs préparer le terrain, c’est le rôle essentiel de la diplomatie économique.

Hormis le bémol émis, sur l’état désastreux des zones industrielles sur le territoire national, le ministre de l’énergie et des mines, Youcef Yousfi, s’est dit confiant quant aux potentiels énormes que recèle l’Algérie «  il appartient aux différents acteurs économiques, public ou privé d’aboutir à un consensus, dans l’optique de valoriser nos richesses, et nos ressources minières. L’entreprise privée à le droit de participer aux cotés de grandes entreprises, pour la réalisation des grands projets inscrits par l’Etat » a-t-il précisé.

Pour le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazghi, cette rencontre avec les opérateurs économiques, a été  l’occasion de redonner confiance aux investisseurs, en promettant de régler le problème de la disponibilité du foncier agricole, tout en mettant l’accent sur l’importance du secteur privé dans la relance de l’appareil agricole «  l’ancrage juridique, et les moyens existent, il ne reste que la volonté de lancer les investissements » a-t-il déclaré.

Conclusion

Il va sans dire, que les points clé, les leitmotivs de cette université du FCE, se sont articulés sur, la valorisation du processus de Partenariat Public- Privé, sur  la faiblesse de financement, et sur  la nécessité de revoir la feuille de route de tous les secteurs. Il est important de signaler dans ce sens, que toutes les composantes d’une tripartite étaient réunis, comme l’avait si bien rappelé le SG de l’UGTA.

Néanmoins, cette université a permis au gouvernement, aux opérateurs économiques, à l’organisation patronale, et aux partenaires sociaux, de relancer le dialogue sur le pacte social et économique.

Ali Haddad et les chefs d’entreprises qui composent l’organisation qu’il préside sortent gagnants de l’épreuve qui leur a été infligé. A leur charge de montrer qu’ils sont capables de relever les nouveaux défis et de changer le visage de l’économie.

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