Le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), utilisé par de nombreux travailleurs étrangers et étudiants installés au Québec (Canada), a été arrêté à partir du 19 novembre. Cette décision touche des personnes qui attendaient la possibilité de devenir résidents permanents.
Le PEQ permettait aux diplômés d’universités canadiennes ainsi qu’aux travailleurs temporaires, dont des Algériens, de présenter une demande de résidence permanente. Depuis mercredi dernier, il n’est plus accessible, que ce soit pour les étudiants ou pour les travailleurs venus au Canada de manière temporaire.
À Montréal, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer l’arrêt du programme. Les participants demandent au gouvernement d’introduire une clause de droits acquis afin de ne pas pénaliser ceux qui vivent déjà au Québec.
On pouvait lire sur certaines pancartes : « Nous ne sommes pas de passage, nous faisons déjà partie du Québec » et « Nous avons travaillé pour le Québec, respectez nos efforts ». Les manifestants se sont réunis devant le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.
Un travailleur étranger présent à la manifestation a expliqué au journal La Presse : « Tous nos papiers étaient prêts, on était à un mois de déposer notre dossier pour le PEQ ». Lui et son épouse avaient laissé leurs enfants dans leur pays d’origine, dans l’espoir de les faire venir une fois la résidence permanente obtenue. Avec la fin du programme, cette possibilité disparaît pour eux.
Des ressortissants de différents pays sont concernés. Une infirmière clinicienne française, recrutée pour répondre au manque de personnel dans le secteur de la santé, dit que « c’est tout notre avenir qui s’écroule ». Elle affirme avoir quitté la France avec ses enfants pour s’installer au Québec et considère aujourd’hui qu’elle « se sent prise au piège ».
La suppression du PEQ inquiète aussi dans les milieux universitaires. Selon Audrey Fortin, vice-présidente de l’Union étudiante du Québec (UEQ) : « Beaucoup d’étudiants internationaux nous ont écrit. Ils ont peur, ils sont en colère… Le gouvernement leur avait promis qu’ils allaient pouvoir rester. Mais sans le PEQ, ça complique beaucoup les choses pour eux ».






