La France délivre moins de visas aux Algériens : baisse de 14,5 % en neuf mois et un taux de refus de 31%

En France, la question des visas Schengen pour les Algériens continue d’alimenter le débat politique. Lors de son audition à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de finances, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été interrogé à plusieurs reprises sur ce sujet par les députés, notamment ceux de droite et d’extrême droite.

Ces derniers ont évoqué des chiffres qu’ils estiment très élevés concernant le nombre de visas délivrés aux ressortissants algériens, toutes catégories confondues — étudiants, regroupement familial ou touristes. Le ministre a toutefois tenu à corriger ces affirmations en présentant des données précises.

Visas étudiants pour les Algériens

Jean-Noël Barrot a d’abord rappelé les chiffres concernant les étudiants. « Il faut tout d’abord savoir que les visas étudiants représentent une part minime des visas émis chaque année au bénéfice de ressortissants algériens : ce nombre fluctue ; il est passé de 10 000, il y a deux ans, à 8 000 puis à 9 000. Cela dépend du nombre de demandeurs et des places offertes par les établissements d’enseignement supérieur », a-t-il expliqué. Cette précision intervient après l’annonce faite fin septembre par l’ambassade de France à Alger d’une légère hausse du nombre de visas étudiants, qui avait suscité des réactions politiques en France.

Une baisse de 14,5% en neuf mois

Le ministre français a également présenté les chiffres globaux pour l’année 2025. Selon lui, sur la période allant de janvier à septembre, « le nombre de visas accordés par la France aux Algériens a chuté de 14,5% par rapport à la même période de 2024 ». Il a ajouté : « Je m’attends sur une année complète à une baisse encore plus marquée. »

Un taux de refus de 31% en Algérie

Jean-Noël Barrot a aussi mis en avant un autre indicateur : « Le taux de refus par nos services consulaires a atteint 31 % en Algérie, soit le double de la moyenne mondiale, qui est de 16 %. » Cette tendance, a-t-il précisé, « concerne l’ensemble des catégories de visas, qu’ils soient touristiques, en baisse de 21 %, économiques, de 12,6 %, ou pour motif familial, de 7,4 %. »