Les prix du pétrole s’envolent jeudi après l’annonce de sanctions américaines visant les compagnies pétrolières russes Rosneft et Lukoil. Ces mesures pourraient réduire l’offre mondiale de brut.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré : « Face au refus du président Poutine d’arrêter cette guerre insensée, le département du Trésor impose des sanctions aux deux plus importantes compagnies pétrolières qui financent la machine de guerre du Kremlin ». Il a ajouté que son ministère était « prêt à aller plus loin si cela s’avérait nécessaire », invitant les alliés de Washington « à se joindre à ces sanctions ».
De son côté, l’Union européenne a annoncé un accord pour renforcer ses propres sanctions sur les hydrocarbures russes afin de limiter les revenus du Kremlin.
Moscou a réagi par la voix de la porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, affirmant que la Russie était « immunisée » contre ces pressions économiques.
Jeudi matin, vers 09h30 GMT (11h30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, s’élevait à 65,67 dollars, en hausse de 4,92%. Le baril américain de West Texas Intermediate (WTI) pour la même période gagnait 5,06% à 61,46 dollars.
Selon Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, « Rosneft et Lukoil représentent environ 50 à 55% de la production russe de pétrole brut ».
L’attention des marchés se tourne désormais vers l’Inde, deuxième importateur de pétrole russe. Le président américain Donald Trump a indiqué cette semaine que New Delhi prévoyait de mettre fin à ses importations de pétrole en provenance de Russie.
Pour Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management, c’est « la première fois que les exportations de pétrole brut russe sont directement visées » par les États-Unis. Jusqu’ici, les sanctions du G7 se limitaient à un prix plafond, sans impact réel sur les volumes exportés.
Jorge Leon, de Rystad Energy, estime que cette nouvelle étape aura un « impact négatif sur les exportations de pétrole brut russe vers l’Inde et la Turquie », même s’il anticipe un recours accru à la « flotte fantôme » utilisée par la Russie pour contourner les sanctions.
Malgré cette hausse, les prix du brut demeurent modérés. Le marché est influencé par une production en progression dans plusieurs pays d’Amérique (États-Unis, Canada, Brésil, Guyana) et par celle des membres de l’Opep et de leurs alliés.






