Le nouveau cahier des charges relatif au montage automobile qui est en phase de finalisation, comportera de nouvelles modalités dans les paramètres de calcul du taux d’intégration, et sera expurgé de tous les aspects logistiques et ceux liés aux services comme la formation, et de tous les autres paramètres qui n’ont pas une relation directe avec la fabrication des pièces de rechanges, avons-nous appris de bonnes sources et ce dans le but de garder uniquement le coût de fabrication des pièces en Algérie.
Contacté par nos soins, le président du réseau des bourses de sous-traitance et de partenariat, Kamel Agsous, a révélé à Algérie-Eco que « la commission chargée d’élaboration du nouveau cahier des charges régissant l’industrie automobile installée par l’ex ministre de l’industrie et des mines Mahdjoub Bedda, revoie principalement les exigences concernant le taux d’intégration et comment l’accélérer et le renforcer » précise notre interlocuteur. Ajoutant que « parmi ces exigences celles qui concernent Renault Algérie, d’aller progressivement à un taux d’intégration de 42% à 2022 qui est aujourd’hui estimé à 30% » a-t-il dévoilé.
Il a indiqué également que « ce comité est composé des directions du ministère concernées, certaines entreprises publiques qui activent dans la sous-traitance dont la SNVI et les filiales du groupe mécanique, ainsi que le ministre du département, Youcef Yousfi représenté par son secrétaire général».
Agsous ajoute que « pendant que ce comité est en train de revoir le nouveau texte, les sous-traitants travaillent sous les conditions de l’ancien cahier des charges de Bouchouareb, l’ex ministre du secteur », affirmant que « depuis l’installation de la commission chargée d’élaboration du nouveau cahier des charges régissant l’industrie automobile, les PME qui activent dans le domaine de la sous-traitance, attendent toujours la nouvelle réglementation qui peut mettre en place des conditions favorables au développement de la sous-traitance locale et enclencher une vraie dynamique au secteur».
Rappelons que le taux d’intégration locale dans le cahier des charges actuel est flou et n’est pas bien défini concernant les paramètres de calcul. Par exemple, lorsqu’il est mentionné un taux d’intégration de 15%, les charges et autres services y sont inclus à savoir (les salaires, transport, électricité……), ce qui réduit considérablement le taux intégration réel, devenue quasi-nul, alors que ce taux doit concerner uniquement les pièces de rechange et les accessoires fabriqués localement pour être conséquent et en adéquation avec les objectifs assignés à l’industrie automobile, à la réduction de la facture d’importations et aux projets liés à l’export .
Il faut rappeler que l’ancien gouvernement ambitionnait de revoir les avantages fiscaux et parafiscaux, de l’exonération des taxes consentis par l’Etat au profit des investisseurs, face au manque à gagner pour le Trésor public et aussi le peu d’impact en matière de création d’emplois.
Le PDG de la SNVI, avait estimé dans une précédente sortie médiatique que les partenaires internationaux devraient être plus flexibles dans leurs règles d’approvisionnement local. Selon lui, des étapes de production telles que l’emboutissage (fabrication des pièces de carrosserie en tôle) pourraient être réalisées sur place. Et la SNVI ainsi que d’autres sous-traitants nationaux pourraient être davantage sollicités.
A cet effet, l’Association des constructeurs et des concessionnaires automobiles en Algérie (AC2A) par le biais de son président, Sefiane Hasnaoui, avait déclaré que « le développement structurel de l’industrie automobile en Algérie ne pourra s’ancrer durablement que par la densification d’un véritable réseau de sous-traitance industrielle accompagné d’un transfert de technologie et d’une politique de formation continue».
En soutenant que « le développement industriel de la pièce de rechange et des composants automobiles est une étape prioritaire dans le développement de l’industrie automobile. L’implication des PME et PMI est une approche nécessaire pour s’assurer un succès durable».
Il faut souligner que le nombre total des entreprises algériennes activant dans la sous-traitance industrielle ne dépassent pas les 900 unités, soit 10% des entreprises à vocation industrielle. Un nombre qui gagnerait à connaitre une augmentation car c’est ce tissu qui apporte la dynamique à l’économie nationale et assurera sa diversification effective pour pallier les conséquences de la chute des recettes hydrocarbures.