Le secrétaire général (SG) de l’Organisation arabe de l’énergie (OAE, ex-OAPEC), Jamal Issa Al Loughani, a estimé que le marché pétrolier « est à la croisée des chemins ». Selon lui, l’OAE prévoit trois scénarios pour l’évolution de l’or noir.
Dans un entretien accordé à l’APS, avant sa participation aux travaux de la 12e édition des Journées scientifiques et techniques de Sonatrach, qui ont débuté mardi à Oran, M. Al Loughani a été questionné sur les perspectives du marché énergétique international.
Il a souligné que le marché pétrolier « est à la croisée des chemins, les facteurs économiques et géopolitiques interagissant ensemble dans la définition de l’évolution des prix du pétrole brut, ce qui exige une flexibilité stratégique et un suivi permanent pour prendre des mesures proactives face aux changements effrénés à l’image de ce qui se fait par les pays participant à la déclaration de coopération Opep-non Opep, dont six pays membres de l’Organisation arabe de l’énergie ».
L’Organisation, a-t-il poursuivi, prévoit trois scénarios pour l’évolution des prix du pétrole brut, le premier consiste en la réalisation d’un « équilibre entre l’approvisionnement et la demande, avec une lente amélioration de l’économie mondiale et la poursuite par les pays de l’OPEP de la levée progressive de leurs restrictions de production, maintenant, ainsi, les prix entre 60 et 70 dollars/baril ».
Le deuxième scénario probable est « l’amélioration, de manière significative, de la demande mondiale grâce à la relance économique en Chine, en Inde et en Europe mais aussi à l’apaisement des tensions commerciales, ce qui pourrait pousser les prix à 75 dollars le baril, voire plus ».
Le dernier scénario repose sur un ralentissement de la performance économique mondiale qui pourrait conduire, selon M. Al Loughani, « à une baisse des prix du pétrole brut en dessous de 50 dollars le baril ».
Le prix du pétrole baisse après la trêve entre l’Iran et Israël et les déclarations de Trump
Les prix du pétrole ont reculé mardi pour la deuxième journée d’affilée, influencés par une accalmie au Moyen-Orient et des commentaires du président américain Donald Trump. Le marché a réagi à la fois à l’annonce d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël et aux propos de Trump concernant les exportations de pétrole iranien vers la Chine.
Le baril de Brent, utilisé comme référence en Europe, a chuté de 6,84 % pour atteindre 67,14 dollars. Ce niveau correspond à celui enregistré au début du mois. Du côté américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) a baissé de 6,04 %, à 64,37 dollars.
Donald Trump a déclaré sur sa plateforme Truth Social que « la Chine peut désormais continuer à acheter du pétrole à l’Iran ». Cette remarque a été interprétée comme un changement par rapport à la position traditionnelle des États-Unis, qui cherchaient à limiter ce commerce.
Cette déclaration est intervenue alors que la tension militaire dans la région a diminué. En effet, un cessez-le-feu est entré en vigueur mardi, mettant fin à 12 jours d’échanges militaires entre Israël et l’Iran. Depuis le début de la journée, aucune alerte n’a été signalée en Israël, et l’armée iranienne a cessé de faire état de nouvelles attaques israéliennes.
Selon l’analyste Tamas Varga de PVM Energy, la « prime de risque géopolitique » qui avait fait monter les prix du pétrole depuis les premières frappes israéliennes a disparu. Ce recul avait déjà commencé lundi, après une réponse jugée mesurée de l’Iran, qui avait ciblé une base américaine au Qatar sans faire de victimes.
Donald Trump a qualifié cette réponse de « très faible » et a remercié l’Iran de l’avoir « prévenu à temps ». Pour Ole Hvalbye, analyste chez SEB, cette action avait surtout une portée symbolique et peu de conséquences matérielles.
Avant cette désescalade, les marchés s’inquiétaient surtout d’une éventuelle fermeture du détroit d’Ormuz, un point de passage stratégique pour le commerce mondial du pétrole.
Selon Oxford Economics, bien que l’Iran ait souvent évoqué cette possibilité, il ne disposerait pas des moyens militaires pour bloquer totalement cette voie maritime. Un tel blocage nuirait aussi à ses propres exportations de brut, qui restent une source essentielle de revenus pour le pays.






