Coauteur de deux études sur l’islam de France et la politique arabe de la France pour l’Institut Montaigne, Hakim El Karoui, ancien conseiller de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, a des propos très critiques sur certains pays soutenant, selon lui, l’expansion du salafisme…
Lors de son intervantion en séance plénière de clôture des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe (IMA, Paris, 19/09), le français Hakim El Karoui met d’emblée l’accent sur une certaine inconséquence des pouvoirs publics : « En fermant les classes d’arabe dans l’école publique en France, on envoie les enfants dans les mosquées – où 90 000 jeunes apprennent aujourd’hui l’arabe – et on laisse ainsi la place aux salafistes ».
« Il faut remettre les pays du Golfe à la leur place et que la France aille là où sont ses intérêts : au Maghreb et en Afrique sub-saharienne », affirme Hakim El Karoui, en lançant notamment à l’adresse de l’Arabie Saoudite et du Qatar : « L’expansion du salafisme, ça suffit, il faut qu’ils arrêtent ! »
L’indigantion du sénégalais Momar Nguer
Directeur général de Total, dont il dirige la branche Marketing et Services depuis 2016, Momar Nguer, qui est d’origine sénégalaise, confie qu’il a appris l’arabe en sixième au Sénégal. L’arabe y était « considéré comme une langue classique, c’est-à-dire une langue morte, comme le latin ou le grec »… Momar Nguer s’indigne que l’on ait fait de l’arabe une « langue religieuse » en pointant du doigt les méfaits de l’islamisme. « Nombre de musulmans au sud du Sahara peuvent vous réciter les sourates du Coran par cœur… même s’ils ne parlent pas arabe ».
Apprendre l’arabe et découvrir toute une culture aux richesses infinies paraît donc bien utile pour ne pas se laisser séduire et endormir par des imams et « prédicateurs de haine » qui – en France même comme au Maghreb et dans certains pays d’Afrique noire – misent sur l’ignorance de jeunes désœuvrés pour les embrigader et en faire des « apprentis terroristes ». Donnant du même coup une image détestable de l’islam.