Avec six (6) fermes en aquaculture marine concrétisées, à ce jour, sur son littoral, la wilaya de Chlef occupe actuellement le leadership national dans le domaine, d’autant plus qu’elle a entamé, la semaine écoulée, sa première opération de pêche de daurade royale, au niveau du site marin d’Oued Goussine, dont l’ensemencement a eu lieu en juillet 2016.
La wilaya de Chlef occupe la première place nationale en aquaculture marine, a souligné, à ce propos, Abderrahmane Abed, directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya, signalant la concrétisation, dans ce domaine, de six (6) projets, dont quatre (4) déjà en phase de mise en service, et deux (2) en cours de montage.
Un avenir prometteur est ambitionné pour ce secteur, dont les prévisions de production tablent sur des captures d’au moins 600 tonnes de daurade royale et de moules pour chacun des projets en question, a-t-il souligné à l’Aps, outre les offres d’emplois qui seront assurées pour les enfants de la région notamment, comme exigé des investisseurs du domaine, a-t-il ajouté, par ailleurs.
Il a cité le financement personnel comme l’un des facteurs clés ayant contribué à l’accélération de la concrétisation de ces projets, non sans omettre les incitations accordées par le ministère de tutelle, à l’exemple des crédits à 0% d’intérêts pouvant atteindre les 170 millions de dinars pour un projet en aquaculture, avec la possibilité de remboursement après seulement 24 mois de son entrée en production. Le lancement de l’activité aquacole à Chlef a commencé début 2014, dans le cadre du programme national 2014-2020. Six (6) projets de fermes aquacoles ont vu le jour dans la wilaya , dont trois(3) sur les côtes de Beni Haoua, deux (2) à El Marsa et un (1) à Sidi Abderrahmane, a indiqué le même responsable.
Objectif de production de 3000 à 4000 tonnes de poissons à l’horizon 2020
Selon le premier responsable du secteur de la pêche à Chlef, l’objectif ciblé est d’atteindre une production aquacole de 3000 à 4000 tonnes à l’horizon 2020, afin, a-t-il dit, de concurrencer la production halieutique, estimée à près de 5000 tonnes de poissons/an.Il a, à ce propos, loué la démarche du Gouvernement visant à assurer le maximum de chances de succès à ces projets, en exigeant, auprès des investisseurs concernés, des garanties quant à leur capacité financière à mener à bien leurs projets, ( sachant qu’il faut au moins plus de 300 millions de da pour six (6) cages flottantes).
Quant à la chargée de l’aménagement de sites d’aquaculture, Zahra Sadek, elle a estimé que ces six (6)projets aquacoles vont apporter, au profit de la wilaya, un supplément de production d’au moins 3.600 tonnes de daurade et moules, dans l’attente du relèvement du nombre des cages flottantes en leur sein, notamment suite à la réception des bases de vie de Sidi Abderrahmane(Ténès), d’une surface de trois (3) ha.
Selon l’ingénieur en aquaculture, Hocine Bousna, la daurade et les moules sont des espèces actuellement ensemencées au niveau de la totalité des fermes aquacoles du littoral de Chlef, au vue de la réunion de conditions environnementales adaptées, a-t-il assuré.
Il a précisé que la production des moules est une opportunité aisée pour tous les investisseurs du domaine, car cette espèce est disponible sur tout le littoral algérien, et son alimentation n’est pas couteuse comparativement à d’autres espèces de poissons, nécessitant l’importation d’alevins de l’étranger.
Cinq tonnes de daurades à la ferme d’Oued Goussine
La première opération d’ensemencement d’alevins en cages flottantes réalisée en juillet 2016, au large de l’Oued Goussine, a donné ses fruits début septembre courant, puisque son propriétaire à fait une capture de cinq (5) tonnes de daurade royale, qui ont été injectés sur la marché local.
Ce volume de production est en conformité avec les objectifs visés, qui étaient de près de 600 tonnes, a assuré le promoteur de ce projet, Mahfoudh El Makretar, se félicitant de la réussite de son projet à tous les niveaux, grâce à des compétences locales, a-t-il précisé.
Il a souligné, à ce propos, s’être définitivement départi de l’expertise étrangère, après l’installation des cages flottantes. Sa ferme emploi actuellement 25 travailleurs permanents, issus de la région, en plus de cinq (5) saisonniers, dans l’attente d’atteindre 35 employés et 20 saisonniers, après l’extension programmée de son projet, avec quatre (4) nouvelles cages flottantes.
Le foncier et les bases de vie des conditions sine qua non pour un succès durable
Par ailleurs, Mme.Zahra Sadek a souligné les efforts consentis par la direction de la pêche de la wilaya en vue de l’aplanissement des contraintes légales et administratives rencontrées par les investisseurs du domaine, en matière de foncier notamment.
Elle a signalé l’aménagement programmé, avant la fin de l’année en cours, de zones destinées à l’aquaculture, tandis qu’il a été procédé à la distribution de 13 lots au niveau des bases de vie de Sidi Abderrahmane, destinés à être exploités dans des activités accompagnant les projets en aquaculture.
La disponibilité de bases de vie pour abriter les opérations de tri, stockage et commercialisation de la production aquacole est l’une des contraintes majeures rencontrée par les investisseurs du domaine, dont M. Mahfoudh El Makretar qui a fait part à l’APS des conditions pénibles dans lesquelles sont réalisées les opérations de tri des poissons, à main nu, au niveau du site réservé à son entreprise au port de Beni Haoua .
Il a déclaré avoir bénéficié d’une assiette foncière de la part de la Conservation des forêts de la wilaya, dont il veut faire une base de vie pour son activité, mais des contraintes administratives l’empêchent de concrétiser ce projet, a-t-il déploré.
Approché à ce propos, le directeur de la pèche de la wilaya a indiqué que la problématique posée pour la ferme aquacole d’Oued Goussine est dans le fait qu’elle est éloignée des zones d’activités disponibles.
Il s’est, néanmoins, engagé à prendre les dispositions à même de lui faciliter l’obtention d’une assiette foncière proche de sa ferme, dans les plus brefs délais possibles, en application des orientations du ministère de tutelle visant à accompagner ce type de projets, a-t-il ajouté. D’une longueur de 129 km, le littoral de Chlef englobe un port commercial à Ténès et trois (3) abris de pêche à Beni Haoua, Sidi Abderrahmane et El Marsa, d’une capacité globale de 315 embarcations.