L’Ecole Nationale Supérieure Agronomique d’Alger (ENSA) et le World Trade Center Algiers (WTCA) ont organisé ce dimanche à l’ENSA la première édition du Colloque sur l’Agro-industrie, placé sous le thème « Appui au développement des entreprises et des chaines de valeur agricoles et agroalimentaire.
Ce programme d’appui a mis l’accent sur la formation des cadres dirigeants qui seront amenés à travailler dans des entreprises agroalimentaires. En effet, M. Lakhdar Khelifi, Directeur Général de l’ENSA a insisté lors de son intervention sur le volet formation, « la ressource humaine ne peut être dissociée du volet formation qui permet des recrutements de qualité visant les cadres qui répondent aux attentes de l’entreprise », précisant « le cours académique ne suffit pas à lui seul à former les ressources humaines, car ils doivent être accompagné d’autres mesures, comme les stages et les travaux pratiques».
Il a indiqué que « la technologie ne peut être non plus dissociée de la formation et de la recherche scientifique, puisque une parfaite synergie doit réunir l‘ensemble des acteurs de toutes les chaines de valeur » poursuivant « l’objectif est de créer des bases de données partagées susceptibles d’améliorer des programmes de formation et de comprendre les problématiques auxquelles sont confrontées les entreprises ».
M. Khelifi espère que « ce colloque aidera à mettre en œuvre des mécanismes entre les différents acteurs académiques et économiques qui permettront d’appuyer efficacement les entreprises agricoles et agroalimentaires pour assurer un développement économique bénéfique pour la sécurité alimentaire du pays ».
M. Abdelhamid Bencherif, Conseiller en agroalimentaire au WTCA, a rappelé les conditions dans lesquelles ce programme d’appui a été initié, en citant « les impératifs économiques et les défis de la mondialisation, ainsi que les préoccupations des entreprises en termes de gains de productivités ».
M. Bencherif a insisté sur la mise en relation des acteurs économiques exerçant dans le secteur agroalimentaire, en précisant « les formes d’organisation en réseau sont devenues un instrument incontournable des politiques publiques de développement local », citant l’exemple du Maroc qui dispose de 13 clusters dont 4 sont des clusters agroalimentaires.
Il est revenu sur les causes de l’inefficacité des programmes déjà lancés, « il existe une volonté politique certaine qui apparait à travers une prolifération de programmes, cependant ils demeurent inopérants, en raison de l’absence d’études de faisabilité et de positionnement, le manque de personnels qualifiés et le plus souvent les acteurs ne sont pas impliqués ».
Pour remédier à tous ces obstacles, M. Bencherif a insisté sur « la nécessité d’identifier les acteurs économiques du secteur, 2 à 3 filières agricoles dans des territoires pilotes, en sélectionnant des filières spécifiques ayant un potentiel de développement, de constituer des clusters dans les pays du Sud pour négocier d’égal à égal avec les entreprises du Nord et de mettre en place un réseau local qui mettra en relation les acteurs du territoire».
M. Ali Daoudi, chef du département économie à l’ENSA d’Alger, est revenu lors de son intervention sur les tendances des systèmes alimentaires mondiaux qui évoluent, selon lui, « dans deux orientations : la première est la mondialisation des systèmes alimentaires qui se traduit par une concentration d’entreprises à l’intérieur de ce système, et la deuxième est la territorialisation qui permet aux entreprises d’être plus compétitives à l’international », citant l’exemple de Nestlé « qui dispose d’environ 600 mille agriculteurs travaillant pour elle à l’échelle internationale ».
Il a précisé que « la première étape de ce projet est la formation dont l’objectif est d’accompagner les entreprises agroalimentaires et les acteurs des filières dans leur processus de modernisation, de répondre aux attentes spécifiques des entreprises, et d’apporter des techniques et méthodes d’analyse stratégique dont elles ont besoin».
Ce colloque a été marqué par l’intervention de plusieurs acteurs économiques, notant celle de M. Mourad Bouattou, Président du cluster boisson, qui a rappelé que « le cluster a été initié en 2012 et compte aujourd’hui 26 membres », ajoutant « le véritable défi est d’arrêter l’importation car l’industrie des boissons importe 160 millions de USD de résine de polystyrène ».