Le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, a reçu, dimanche à Alger, le Pr Karim Zaghib, chercheur et scientifique algérien, pour faire le point sur les consultations relatives au développement de la filière lithium en Algérie, en tant que pilier stratégique pour une transition énergétique axée sur les ressources minérales nationales et leur valorisation au niveau local, indique un communiqué du ministère.
La rencontre, qui s’est déroulée en présence de la secrétaire d’Etat chargée des Mines, Karima Tafer, du secrétaire d’Etat chargé des Energies renouvelables, Noureddine Yassaâ, et du PDG du groupe Sonarem, Belkacem Soltani, a été consacrée au « suivi de l’état d’avancement des consultations relatives au développement de la filière lithium en Algérie, en tant que pilier stratégique d’une vision globale pour une transition énergétique axée sur l’exploitation des ressources minérales nationales et leur valorisation au niveau local dans un cadre industriel intégré ».
Cette rencontre, la deuxième entre les deux parties, vise à renforcer la coopération scientifique et technique en soutien au processus de transition énergétique en Algérie. L’accent a été mis sur « l’importance de la mise en place d’une structure de coordination pour le groupe de travail dont l’installation a été décidée lors de la précédente rencontre, afin d’assurer un suivi efficace et de faciliter la mise en œuvre des projets liés au développement de cette filière ».
A cette occasion, M. Arkab a souligné « la nécessité d’accélérer le rythme de travail et d’identifier les projets prioritaires, notamment ceux liés à la valorisation du lithium et d’autres minéraux critiques, à travers le développement d’une chaîne de production locale intégrée incluant les étapes d’exploration, de transformation, de fabrication et de formation, contribuant ainsi à la création d’une valeur ajoutée, mais aussi d’emplois durables », selon la même source.
A cet effet, il a été convenu d’entamer l’élaboration d’un plan d’action détaillé incluant les étapes essentielles pour le développement de la filière lithium, en identifiant les projets prioritaires et en assurant une exploitation optimale des ressources que recèle l’Algérie. Il a également été convenu de mettre en place un programme de formation pour la qualification des compétences nationales dans ce domaine, ajoute le ministère.
De son côté, le Pr Zaghib a réaffirmé « son plein engagement à accompagner l’Algérie dans cette démarche ambitieuse, en s’appuyant sur sa longue expérience scientifique et technique dans les domaines du stockage d’énergie, du développement de batteries, notamment de type lithium-fer-phosphate (LFP), de la fabrication de cellules photovoltaïques et de la valorisation des minéraux stratégiques », saluant « la forte volonté politique affichée par l’Algérie pour la concrétisation d’une transition énergétique sur des bases scientifiques et technologiques solides ».
Le lithium est utilisé dans de nombreux domaines industriels et médicaux, étant un élément essentiel dans plusieurs industries civiles et militaires modernes, notamment dans la fabrication de voitures électriques via les batteries au lithium. Il s’agit également d’un composant essentiel dans l’industrie des téléphones, des appareils intelligents, des ordinateurs portables et des caméras numériques, mais aussi intégré dans de nombreuses technologies modernes qui visent à réduire les émissions de gaz dans le cadre de la transition mondiale vers l’économie verte et l’énergie propre.
Fin décembre 2024, le ministre Mohamed Arkab avait indiqué que l’exploitation du lithium, dont la présence a été confirmée dans le sud du pays, fera de l’Algérie un acteur clé des technologies vertes et consolidera sa place dans la chaîne de valeur énergétique mondiale.
Lors de l’ouverture des travaux d’un workshop sur le développement de la filière du lithium, M. Arkab avait également indiqué qu’il est temps de « se concentrer sur les minerais stratégiques à forte valeur ajoutée, dont le lithium, devenu l’un des matériaux les plus importants pour positionner l’Algérie comme un acteur clé dans le domaine des technologies vertes ».
Il avait insisté sur le fait que le lithium est un élément essentiel pour le développement des
batteries, des véhicules électriques et des systèmes de stockage d’énergie, représentant une « opportunité stratégique pour renforcer la place de l’Algérie dans la chaîne de valeur énergétique mondiale ».
Résultats positifs de l’exploration du lithium à Tamanrasset et In Guezzam
Il avait ajouté que les premiers indicateurs ont fait ressortir la présence de ce minerai dans certaines régions du Grand Sud du pays, notamment dans le massif du Hoggar. Le 2 mai 2024, le ministère de l’Energie et des Mines avait annoncé que les résultats de l’exploration préliminaire du minerai de lithium dans les wilayas de Tamanrasset et In Guezzam étaient positifs, outre la disponibilité d’indices sur la présence de nombreuses ressources minérales et terres rares (telles que le wolfram, le tungstène, le nobélium, le tantale et autres).
Le ministère avait précisé que les opérations d’exploration avaient été menées par des experts miniers affiliés au groupe chinois « Ganfeng Lithium Group », ainsi que des cadres du ministère, du groupe industriel minier « Sonarem », de l’Agence nationale des activités minières (ANAM), de l’Office national de recherche géologique et minière (ORGM), et de l’Agence du service géologique de l’Algérie (ASGA).
« L’équipe de travail algéro-chinoise a présenté un exposé détaillé sur les résultats positifs de l’exploration préliminaire, qui ont permis de découvrir des indices de présence de plusieurs ressources minérales et de terres rares (Wolfram, tungstène, niobium, tantale et autres …), à l’instar du minerai de lithium, dans le but de mettre en place un plan d’exploration et de développement à moyen et long termes, en tenant compte des aspects économiques, techniques et environnementaux », avait indiqué le ministère.
M. Arkab avait mis en avant « l’importance de la recherche et de l’exploration des matériaux rares », précisant que leur production constitue l’un « des axes majeurs de la stratégie de développement du secteur minier ». Il avait également souligné « son plein soutien » aux travaux et recherches de l’équipe algéro-chinoise en la matière, appelant à « poursuivre les efforts pour atteindre des stades avancés et élaborer un plan d’action clair sur la base d’études physico-chimiques de la surface et des échantillons, en vue de lancer et de concrétiser un projet concret d’exploration et de transformation du minerai de lithium ».
Le ministre avait affirmé que ce projet s’inscrivait dans le cadre de la valorisation des ressources minérales en Algérie, relevant la nécessité de « définir les mesures et les besoins nécessaires au projet, et de relancer la coopération afin de transférer la technologie et l’expertise et d’assurer la formation ».
En mars dernier, la société Austroid Corporation, spécialisée dans la transformation du lithium, a exprimé son intérêt pour l’investissement en Algérie, avait annoncé, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) dans un communiqué.
Le directeur général de l’AAPI, Omar Rekkache, avait reçu des responsables de la société Austroid Corporation, en présence des cadres de l’Agence, a précisé la même source, ajoutant que la société chinoise, dont le siège est basé aux États-Unis, spécialisée dans la transformation du lithium, a exprimé « sa volonté de concrétiser un projet industriel intégré en Algérie ».