Les dettes de Sonelgaz s’élèvent à 56 milliards de dinars actuellement alors que cette compagnie devrait afficher une bonne santé financière et faire des profits compte tenu de son portefeuille clients et les activités dans lesquelles elle concentre le monopole. Le nouveau PDG du groupe Sonelgaz, M. Mohamed Arkab, installé dans ses fonctions mercredi, s’est engagé à « relever les défis auxquels fait face la société notamment ceux d’ordre financiers, écartant totalement le recours à l’endettement extérieur ». Comment vat-il procéder pour sortir la société de son marasme ? Et que va-t-il faire de nouveau par rapport à ses prédécesseurs qui ont échoué à redresser la barre?
Le dirigeant n’a pas la recette mais soutient qu’« on va continuer le processus lancé, mais il faut apporter des changements adéquats pour la prochaine étape car celle-ci est difficile, mais il y a eu des étapes encore plus difficiles dans le passé notamment la décennie noire » a-t-il déclaré, lors d’un point de presse tenu à l’issue de son installation officielle. C’est apparemment le changement dans la continuité, un concept bizarre devenu un leitmotiv dans la bouche des dirigeants car personne ne veut bousculer les mentalités et sortir de la zone de confort.
Le nouveau PDG qui arrive avec l’optimisme qui accompagne toute promotion à un poste de responsabilité prestigieuse, affirme que « nous avons une équipe dirigeante au niveau de Sonelgaz et nous pourrons faire face aux difficultés, d’ailleurs nous avons pu faire face à toutes les difficultés causées par la canicule qui a été enregistrée depuis juin dernier ».
A ce propos, la seule solution qui a eu cours ces dernières années en pareille cas par les personnels de Sonelgaz est le délestage et les coupures de courant. Une solution de facilité qui pénalise, ménages, entreprises et commerces. En gros, cette entreprise n’a pas de stratégie comme toutes les autres entreprises publiques d’ailleurs. C’est ainsi qu’au lieu de penser à changer de mode de gestion et d’utiliser de vraies méthodes de management, on croit pouvoir redresser la situation en changeant celui qui est aux commandes.
Le non recours à l’endettement extérieur est une ligne rouge mais jusqu’à présent on ne sait pas comment va-t-on financer tous ces projets qui sont à l’arrêt, mis en veille ou qui avance à tâtons. Cela se fera apparemment par
à- coups. C’est ce que semble dire le nouveau PDG de Sonelgaz, pour qui « le recours à l’endettement extérieur est totalement écarté » et de poursuivre que « Sonelgaz a les moyens de réaliser des programmes tracés et à chaque fois le groupe révisera ses programmes en fixant les priorités ». En assurant qu’ « aucun programme n’a été gelé et que la société bénéficie toujours du soutien de l’Etat ».
En réponse à une question sur le chiffre de 4 milliards de dollars avancé par le ministre de l’Energie et interprété comme étant des pertes, M. Arkab a corrigé le tir, arguant qu’il « ne s’agit pas de pertes mais plutôt du coût des investissements de Sonelgaz, à savoir la production de 2000 mégawatts d’électricité par an, et ce, pour répondre à la consommation des ménages et le secteur industriel en utilisant différents moyens (centrales électriques, lignes de haute tension, transport du gaz) qui coûtent au budget de l’Etat entre 3,5 à 4 milliards dollars ».
S’agissant des tarifs de l’électricité, il est question de « l’examen des moyens de soutien des petits consommateurs et l’établissement d’un juste prix pour les gros consommateurs, comme instruit par le ministre de l’Energie ».