L’élaboration de la loi de finances 2018, sera pour le gouvernement Ouyahia, une épreuve difficile pour asseoir une feuille de route à la hauteur de la complexité de la conjoncture actuelle du pays. Le premier ministre rappelé à ancien son poste après le limogeage de Tebboune et de ses ministres en charge de l’économie, devra, à l’occasion de sa présentation du plan de son gouvernement devant le parlement à la mi-septembre expliquer les actions qu’il envisage d’entreprendre tout en jouant à l’équilibriste entre le maintien du pouvoir d’achat, des acquis sociaux et l’utilisation rationnelle et parcimonieuse des deniers public .
Dans ce sens, l’évolution des principaux indicateurs macro-économiques, prévue, dans le rapport de l’avant-projet de la loi de finances 2017, font état dans un premier temps, d’une baisse du déficit des soldes du trésor pour l’année 2018, passant de – 1297,7 milliards de dinars en 2017 à – 1051,9 milliards de dinars.
En outre, l’évolution des recettes de la fiscalité ordinaire, fixée à hauteur de 11% annuellement, permettra au déficit du trésor de diminuer passant de – 6,7% en 2017 à -5,0 en 2018.
Par contre, les recettes de la fiscalité budgétisée évolueront de 2 2001,1 milliards de dinars en 2017, à 2 359,7 de milliards de dinars en 2018. Alors que les ressources ordinaires se stabiliseront à 3 438,4 milliards de dinars en 2018, soit une progression de + 0,1%, par rapport à 2017, et ce par l’effet de croissance des recettes fiscales fixée à 11%.
Pour leur part, les dépenses budgétaires par rapport au PIB afficheront une baisse de 3 point de pourcentage, pour passer de 35,5 % en 2017 à 32,5% en 2018. Ceci étant, et compte tenu du plafonnement des dépenses budgétaires à 7000 milliards de dinars, les dépenses de fonctionnement s’établiront à 4500 milliards de dinars en 2018, représentant ainsi 21,5% du PIB, soit une baisse de 2%.
Dans ce sillage, l’orientation de stabilisation des dépenses de fonctionnement, vise une augmentation de leur couverture par les ressources ordinaires. A et cet effet, le taux de couverture passera de 75% en 2017 à 76% en 2018.
En outre, les dépenses d’équipements, le rapport d’orientation prévoit une stabilisation en 2018 à niveau de 2 300 milliards de dinars, au lieu de 2 291,4 milliards de dinars, en 2017.
Il est clair que ces chiffres, prévoient une évolution positive de tous les indicateurs macroéconomiques, de 2017 à 2018. Or, pour les observateurs de la scène économique, il est impératif pour le gouvernement Ouyahia, vu la crise financière que traverse le pays, de procéder à un bilan de la situation financière du pays, d’en tirer un diagnostic, avant d’entamer l’élaboration du projet de loi de finances 2018.
Il s’agira entre autre, de répondre à toutes les préoccupations des citoyens, d’autant plus que les restrictions, et les augmentations appliquées dans le cadre de la loi de finances 2017, pèsent très lourd sur les foyers. Dans ce sens, le spectre d’une nouvelle pression financière et fiscale, exacerbée par une inflation ascendante et une chute de la valeur du dinar, commence à planer et vu les méthodes rigides connues de Ouyahia, on parle déjà d’augmentation des prix des carburants, de taxes et impôts, de droits de timbre, de licenciements massifs, et d’austérité.