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Nouveau CHU de Tizi Ouzou : le chantier bute sur des problèmes de terrain et de main-d’œuvre

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Le projet de construction d’un nouveau centre hospitalo-universitaire (CHU) de 500 lits à Tizi Ouzou, dégelé sur décision du président de la République, connaît des retards importants en raison de problèmes liés à la régularisation foncière. En effet, plus de 30 % de la superficie nécessaire reste à être régularisée, ce qui freine l’avancement des travaux.

Lors d’une visite sur les lieux le jeudi 21 novembre, Saïd Smaïl, directeur des équipements publics, a expliqué que cette situation complique les opérations pour l’entreprise en charge de la réalisation. Il a souligné : « Nous avons des soucis avec les propriétaires des terrains de la partie complémentaire. Nous avons essayé de les convaincre afin de trouver une solution à travers l’expropriation, dont la procédure a été enclenchée après avoir envoyé des explications au ministère de la Santé pour obtenir des notifications sur cette partie complémentaire de 10 ha. Le projet est encore en phase d’étude. »

Les plans du projet ont été validés par le CTC, mais leur mise en œuvre dépend encore de l’obtention de « compléments », selon Saïd Smaïl, cité par le journal El Watan de ce dimanche 24 novembre. Il a également précisé : « Nous avons eu l’accord de principe mais on nous a demandé d’assainir, d’abord, la situation du foncier parce qu’une partie du nouveau CHU, dont l’ODS de démarrage des travaux a été notifié le 30 juin 2024, sera implantée dans des terrains privés. »

Pour le moment, l’entreprise Cosider, chargée des travaux, n’a pas encore commencé la construction du nouveau CHU et de la faculté de médecine. Elle s’est concentrée sur des infrastructures annexes telles que 40 logements, deux villas, une crèche, une piscine et une salle omnisports.

Le président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), Mohamed Klalèche, cité par le même journal, a insisté sur l’importance de régler rapidement les problèmes fonciers pour permettre le lancement des travaux principaux. Il a déclaré : « Il faut commencer par la partie hôpital avant de passer à autre chose. Le président de la République a pris des décisions sur-place quand il est venu, en juillet, à Tizi Ouzou. On ne peut pas revenir en arrière. Il a, d’ailleurs, instruit le ministre de l’Habitat pour intégrer même la faculté de médecine à l’intérieur du nouveau CHU de Tizi Ouzou ou bien de la réaliser dans un terrain mitoyen à cet établissement. »

Manque de main-d’œuvre

Ali Bacha, président de la commission d’investissement, a également souligné l’urgence d’exproprier les terrains nécessaires pour accueillir la faculté de médecine.

Un autre défi évoqué par Nordine Mekari, directeur du projet chez Cosider, est le manque de main-d’œuvre qualifiée.

Il a indiqué que seulement 200 ouvriers sont mobilisés sur un chantier nécessitant au moins 1200 travailleurs pour fonctionner en 3×8. Selon lui, « Nous avons donné la priorité à la main-d’œuvre de la région conformément aux exigences de l’Anem. »

Une dérogation pour recruter des ouvriers d’autres wilayas pourrait toutefois être envisagée pour accélérer les travaux.

Mohamed Klalèche a appuyé cette proposition en affirmant : « Puisqu’il n’y a pas suffisamment d’ouvriers, nous sommes obligés de demander une dérogation pour permettre à l’entreprise de ramener des travailleurs de l’extérieur de la wilaya et entamer le travail avec une cadence de 3×8 heures. ».

Détails sur le projet

Avec une enveloppe budgétaire de 25 milliards de dinars, ce CHU est conçu pour répondre aux besoins de plus de 4 millions d’habitants des wilayas environnantes.

L’établissement comprendra 29 services répartis en 39 unités. Bien que son lancement initial ait été prévu en 2014, des mesures d’austérité liées à la chute des prix du pétrole avaient gelé le projet. Depuis, plusieurs contraintes, notamment la question foncière, limitent son avancement, actuellement estimé à moins de 3 % de réalisation.

Le délai de livraison, fixé à 33 mois, pourrait être compromis si ces problèmes ne sont pas rapidement résolus. Toutefois, le président de la République a exprimé sa volonté de voir le projet achevé d’ici fin 2026.

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