Dans le cadre du projet de loi de finances 2025 (PLF 2025), en débat à l’Assemblée populaire nationale (APN), l’État prévoit de consacrer une part importante de son budget à la réévaluation des projets d’investissement en cours. Ainsi, une autorisation d’engagement de 361,86 milliards de dinars et des crédits de paiement de 248,68 milliards de dinars sont inscrits pour cette année, représentant respectivement 16,4 % et 7,9 % du total des crédits alloués aux dépenses d’investissement.
Les réévaluations concernent principalement dix secteurs qui représentent à eux seuls 95 % des programmes, note le journal El Watan, qui précise que parmi les secteurs les plus concernés, on trouve les travaux publics (22,6 %), la santé et l’habitat (18,7 % chacun), l’éducation (11,1 %), l’énergie (4,7 %), l’intérieur (4,7 %), l’hydraulique (4,4 %), la jeunesse et les sports (4,2 %), la justice (3,3 %) et l’enseignement supérieur (2,6 %). Selon le journal, pour la couverture de ces opérations en cours, des crédits de l’ordre de 1 432,67 milliards de dinars seront dégagés, soit 45,8% des dépenses d’investissement.
Parmi ces dix secteurs, analyse la même source, les travaux publics (39,5%), l’habitat (17,3%) et l’hydraulique (11,1%) concentrent à eux seuls près 70 % des crédits alloués. Viennent ensuite l’agriculture (7,3%), l’éducation (6,1%) et la santé (4,0%), l’intérieur (3,3%), transports (2,3%), enseignement supérieur (1,2%) et finances (1%), qui sont également des priorités pour l’exécution des projets en cours. En tout, ces secteurs représentent plus de 93 % des dépenses liées aux projets de réévaluation.
L’élaboration du PLF 2025 s’inscrit dans la continuité des réformes de gestion des finances publiques entamées en 2018, avec la mise en place de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Le gouvernement insiste sur le fait que cette approche repose sur une démarche « réaliste », visant à garantir la soutenabilité des finances publiques, à stimuler l’économie et à rétablir un équilibre budgétaire à moyen terme. L’objectif est aussi de diversifier les sources de financement tout en soutenant le développement socio-économique.
Cependant, malgré ces efforts, le budget de l’État pour 2025 prévoit un déficit budgétaire de 8 271,55 milliards de dinars, soit environ 21,8 % du PIB, contre un déficit de 7 039,66 milliards de dinars en 2024 (-19,8 % du PIB). Ce déficit accru résulte principalement de l’augmentation des dépenses (+9,9 %) par rapport à celle des recettes (+3,5 %). Le solde global du Trésor, quant à lui, devrait atteindre -9 221,55 milliards de dinars, soit 24,4 % du PIB, contre -7 909,66 milliards de dinars en 2024.
Une des faiblesses signalées reste la mise en œuvre effective des projets inscrits dans le cadre des lois de finances, selon le journal El Watan, qui rappelle que le Directeur général du Trésor qui a annoncé que, pour l’année 2024, le taux de mise en œuvre des dépenses budgétaires devrait atteindre 90 %, contre 80 % en 2023.