Des détournements de bateaux de pêche acquis auprès de l’ANSEJ ou de la CNAC, pour le compte de passeurs de « harraga» vers l’Europe sont actuellement au centre d’une polémique judiciaire, c’est ce que révèle le quotidien El Khabar, indiquant que plus de 160 affaires ont été enregistrées ces dix derniers mois auprès des tribunaux de 12 wilayas.
Le procédé n’a rien de compliquée, du fait qu’aucun suivi n’est effectué après l’entrée en exploitation de ces entreprises. Le point de départ à cette escroquerie, consiste à faire de fausses déclarations de vol du matériel, pour le vendre ou le louer aux passeurs, qui ne manqueront pas de changer le numéro de série et le design.
Suite à quoi l’appareil des assurances se met en place (puisque l’assurance du matériel est une obligation dans le dossier de crédit), et procède juridiquement à désengager les détenteurs de crédit de tous obligation de remboursement. Par la même action, elle clos un dossier d’investissement en versant le montant de l’assurance à la banque. D’un point de vue purement bancaire, il n’ya pas de litige, ni de contentieux, cela s’appelle un cas de force majeure.
Mais en réalité, le matériel est utilisé, dans une activité non seulement illégale, mais de surcroit, criminelle. Les jeunes investisseurs qui s’étaient engagé à créer de la richesse et de l’emploi, dans l’optique de participer à la relance de l’économie nationale, se retrouvent, et ce grâce un dispositif d’aide, au rang de baron, ou de pourvoyeurs de fonds, pour les réseaux de la mort.
Ainsi, les jeunes espoirs de l’économie nationale, touchent, selon la même source prés de 700 000 DA pour une petite embarcation, au-delà de 5 et 6 mètres le bateaux est cédé à 1 200 000 DA, et pour les 9 mètres, « l’investisseur » encaisse pas moins de 4 500 000DA.
En somme, il s’agit d’un double crime. Si le premier, consiste à la perte de nombreuses vies humaines au large de nos cotes, poussées par le désespoir et le renoncement. Le second, consisté aux multiples coups mortels qu’on assène, sauvagement et sans scrupules aux fondements de l’économie nationale. Notamment, lorsque celle-ci se trouve à genoux, et ne possède que la création d’entreprise et d’emploi, comme alternative immédiate, pour sortir de la crise.