La Commission européenne a promis jeudi d’étudier de près le fonctionnement des logiciels adaptés pour les moteurs diesel, promis par l’industrie automobile allemande pour faire baisser leurs émissions polluantes à l’issue d’un forum tenu la veille à Berlin.
« Nous saluons les efforts du gouvernement allemand et de l’industrie visant à rétablir enfin la confiance des consommateurs et à améliorer la santé publique à la suite du scandale des émissions (de gaz polluants, ndlr) automobiles », a déclaré Vanessa Mock, une porte-parole de la Commission, lors d’un point de presse à Bruxelles.
Un grand forum national sur le diesel, vilipendé depuis la révélation des manipulations du groupe Volkswagen il y a deux ans, avait été organisé mercredi dans la capitale allemande pour lui venir au secours. Tous les constructeurs en Allemagne, Volkswagen et ses marques Audi et Porsche, Daimler (Mercedes-Benz), BMW mais aussi Opel et l’Américain Ford, y ont assisté.
Les constructeurs ont promis de rappeler à leurs frais 5,3 millions de véhicules diesel en Allemagne d’ici fin 2018, avec l’objectif imposé de réduire de 30% les émissions d’oxyde d’azote (NOx) par une mise à jour logicielle.
« Nous chercherons à savoir si la mise à jour proposée du logiciel sera suffisante pour réduire les émissions de NOx en-deçà des seuils existants », a commenté Mme Mock.
Volkswagen, numéro un mondial de l’automobile, avait reconnu en septembre 2015 avoir équipé 11 millions de véhicules diesel d’un logiciel truqueur qui faussait les contrôles de ses émissions polluantes. Les soupçons se sont étendus depuis à l’ensemble de l’industrie.
Le contexte est encore alourdi par la révélation de soupçons de cartel entre constructeurs allemands, qui aurait selon l’hebdomadaire Spiegel jeté les bases de cette manipulation.
« Il faut épargner aux consommateurs les coûts additionnels et autres effets contraires possibles en termes de consommation de carburant et de durée de vie des véhicules », a par ailleurs insisté la porte-parole de l’exécutif européen.
Les industriels font face à des menaces d’interdiction du diesel, qui équipe la moitié des véhicules européens, dans certaines grandes villes comme Stuttgart ou Munich en Allemagne.
Dans le reste de l’Europe, Londres, la France, la Norvège par exemple, ont déjà fait part de leur volonté de bannir les véhicules à moteur diesel, et essence, dans les décennies à venir, au profit de l’électrique.
Afp