Le ministre de l’industrie et des mines Mahdjoub Bedda compte donner un coup de pied dans la fourmilière et précisément là où les lobbys de la surfacturation et des entourloupes commerciales qui permettent l’évasion des capitaux et la fraude fiscale sous couvert d’industrie automobile et autres qui sévissent de façon outrancière depuis la prise des commandes de l’ancienne équipe gouvernementale, favorisant leurs « copains » et des étrangers au détriment des intérêts suprêmes du pays. Les dernières décisions sur le plan économique abondent dans ce sens même si certains observateurs ont du mal à l’entrevoir, attendant de voir des résultats concrets sur le terrain.
Ce mardi, le ministre de l’Industrie et des mines, Mahdjoub Bedda s’est lâché en haussant le ton. Il a affirmé que « la feuille de route de l’exécutif vise avant tout la mise en place d’un véritable tissu industriel pourvoyeur d’emplois et de richesse nationale ».Révélant, dans son sillage « une évaluation de tout le secteur de l’industrie afin de concrétiser les objectifs de diversification de l’économie et la réduction des importations ».
Le secteur de l’automobile, pas une priorité
Le ministre rompt totalement avec son prédécesseur qui faisait de l’industrie mécanique la priorité des priorités au détriment de secteurs stratégiques, plus rentables et plus salvateurs comme celui des mines, resté à l’état embryonnaire en dépit de son grand apport économique. Bedda a indiqué que le secteur de l’automobile « ne constitue pas une priorité du gouvernement. Cependant « le nouveau cahier des charges vise, avant tout, la levée des carences constatées et la mise en place d’une véritable industrie automobile capable de produire le vrai « made in Algérie ». Les attentes concernent aussi la création de l’emploi, l’exportation, l’essor de la sous-traitance et la vente de véhicules à des prix abordables ».
« On ne va pas permettre aux industriels de venir en Algérie pour faire du commerce. Le commerce est fini » a-t-il martelé. En s’expliquant d’un ton ferme «nous ne sommes pas en train de bloquer les gens. Nous n’avons rien inventé. Nous somme entrés dans une nouvelle étape. Un signal fort est donné aux opérateurs. Celui qui veut investir chez nous n’a qu’à ramener ses équipements et s’adapter aux nouvelles règles connues universellement ».
Une nouvelle formule pour la création de PME
Le ministre a déploré la mortalité effarante des petites et moyennes entreprises. Cette mortalité, selon ses propos « a atteint un seuil inquiétant et inacceptable »en considérant qu’il « urgent d’intervenir pour arrêter la saignée à travers la formation, l’accompagnement et l’accès au foncier industriel ». En expliquant qu’à « fin 2016, le pays comptait plus d’un million de PME qui ont créé prés de deux millions d’emploi, soit deux emplois pour chacune », a-t-il relevé.
Selon lui, « ce pourcentage reste en deçà de nos ambitions » d’où la nécessité de développer ce secteur stratégique. A cet effet, il a annoncé la création du Conseil consultatif des PME et d’un fond spécial dédié qui leur est dédié, en remplacement au moribond CNCPME. « L’Etat sera chargé de réaliser des PME qui seront par la suite allouées aux jeunes promoteurs », a-t-il dévoilé. « Elle sera semblable à AADL dans le secteur de l’industrie », dira le ministre qui ne considère pas « l’Europe comme un modèle pour l’Algérie en matière de promotion des PME-PMI ».
Le ministre a fait savoir également que son département élaborait un cahier des charges pour le secteur minier et pour le Partenariat public-privé ainsi qu’un décret sur la sous-traitance en indiquant qu’ « un groupe de travail se penche actuellement sur la filière du phosphate ».