AccueilLa uneRencontre Tebboune, Sidi Said et Haddad : Quels enseignements ?

Rencontre Tebboune, Sidi Said et Haddad : Quels enseignements ?

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Finalement, la grosse tempête politico-médiatique qui a mis en scène le bras de fer entre le premier ministre, le Sg de l’UGTA et le président du FCE n’avait pas lieu d’être. Elle a juste envenimé une situation déjà très délicate et exacerbé les tensions dues au manque de ressources financières qui caractérise le contexte économique actuel et qui risque de s’aggraver notamment avec la fonte des réserves de change.

La sagesse aurait voulu que les problèmes soient réglés en tenant compte de cet important paramètre dans la convergence et la synergie des efforts pour une sortie de crise. Le spectacle affligeant de cette guéguerre et les interprétations qui en découlent ne servent qu’à enfoncer un peu plus, le pays dans la cacophonie et le désordre.

Sidi Said avait-il raison de prendre position pour Ali Haddad après l’affront survenu à l’Ecole supérieure de la sécurité sociale ? cette position a de toute évidence permis de recadrer la méthode « musclée » du premier ministre qui s’en est pris à l’un des partenaires économiques signataires du pacte national économique et social de croissance qui vient d’être réitéré au cours de la rencontre qui les a réunis dimanche passé. Si les antagonistes travaillent pour la mise en œuvre du programme du président de la république, ce qui suppose qu’ils sont donc dans le même camp, pourquoi donc s’adonnent-ils à un tel spectacle si dans le fond, ils militent pour la même cause ?

Aujourd’hui les défis sont trop grands pour qu’ils soient réduits au nombril de quelques individus et si  on veut corriger les erreurs de gestion de l’ancienne équipe, pas besoin de monter des scénarios, cela doit se faire de façon lucide, sage et pragmatique à travers des lois qui consacrent la transparence dans la conduite des investissements et la clarté dans les transactions.

La transformation de l’économie nationale dépendante à 98% des hydrocarbures passe par une dynamique entrepreneuriale et une diversification qui assure la sécurité alimentaire, énergétique ect, ne peut être l’apanage de l’Etat, ce dernier a un rôle de contrôleur, facilitateur, accompagnateur et régulateur à travers ses différentes institutions et ses innombrables organes mais l’initiative doit émaner du privé.  

L’indécision de ces dernières années à passer d’une économie administrée à une économie décentralisée et plus ouverte est motivée par la peur d’abandonner   une idéologie persistante depuis l’indépendance et par ricochet le pouvoir absolu, qui a pour moteur la rente partagée, au demeurant, de façon inéquitable entre tous les acteurs de la société et qui a conduit à creuser le fossé entre l’administration et ses administrés, les élus et leurs électeurs.

Le secteur privé sur lequel on mise face à l’échec répété du secteur public par manque de management avisé et compétent, ne doit pas souffrir de suspicion mais balisé par des lois et des règles pour empêcher toute déviation. Ce secteur privé ne vient pas d’une autre planète, il émerge du giron de la société civile et doit donc jouer un rôle prépondérant dans l’édification du pays.

Accuser le privé de truander sans arguments solides revient à se dédouaner  de ses erreurs et se dérober à ses responsabilités. En économie, ce sont les chiffres qui doivent parler et non les suppositions, les états d’âmes ou les déclarations tonitruantes pour regagner la confiance et attirer la sympathie des populations blasées par l’inconstance et la médiocrité du personnel politique.

Si les bilans successifs des gouvernements passés étaient établis, pourtant obligatoires et circonscrits dans le texte fondamental, on n’en serait pas arrivé à cette situation de déliquescence où on se renvoie les fautes et on incrimine ceux qui étaient loin des commandes.  

Pour revenir aux chiffres, les statistiques de l’ONS indiquent que le privé emploie plus de 58% de salariés. C’est plus des 3/4 de la valeur ajoutée nationale hors hydrocarbures. Le FCE engrange plus de 4000 entreprises pour plus de 300 000 emplois, sans oublier les autres organisations patronales qui elles aussi créent des emplois.

Le premier ministre Abdelmadjid Tebboune a bien relevé que l’entreprise est seule capable de créer la richesse et l’emploi. Une fois cette idée bien ancrée, on ne peut qu’aller de l’avant en encourageant la production nationale et en instaurant les règles de l’éthique pour protéger l’économie.

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