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Des projets de transfert des eaux dessalées vers les barrages

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Le secteur des ressources en eau mise sur des projets stratégiques de transfert des eaux dessalées vers les barrages pour pallier le manque d’eau dans plusieurs wilayas touchées par le stress hydrique. L’objectif est d’assurer une distribution continue d’eau potable, notamment dans les régions les plus affectées par des perturbations dans l’approvisionnement.

Lors de son intervention ce mercredi sur les ondes de la radio chaîne 3, le directeur général de l’Algérienne des Eaux (ADE), Mustafa Rekik, a noté qu’en 2023, 22 wilayas étaient confrontées à des difficultés d’approvisionnement en eau potable. Grâce à la mise en service de nouveaux projets, ce chiffre est aujourd’hui réduit à 11 wilayas. « Avant la fin de l’année 2024, plusieurs projets à court terme seront finalisés, notamment la réception de 65 forages et le lancement de 52 autres », a précisé M. Rekik.

Concernant les solutions à long terme, M. Rekik a évoqué des transferts d’eau depuis des stations de dessalement existantes ou en construction vers les barrages, qui alimentent plusieurs wilayas.

Un exemple clé est le barrage de Koudiat Acerdoune, dans la wilaya de Bouira, dont la capacité est de 600 millions de m³, mais qui ne contient actuellement qu’environ 30 millions de m³. Un projet de transfert sur une distance de 47 km depuis la station de dessalement de Cap Djinet est prévu pour alimenter directement la station de traitement de Koudiat Acerdoune, et ainsi sécuriser l’approvisionnement des quatre wilayas qu’il dessert.

« On va raccorder directement la station de Cap Djinet à la station de traitement du Koudiat Acerdoune et automatiquement, alimenter les quatre wilayas qu’il dessert », a expliqué M. Rekik, qui a également souligné l’importance de ce projet pour la sécurité hydraulique de la région : « Même en cas de problème au barrage Koudiat Acerdoune, les eaux dessalées assureront un approvisionnement stable. »

Un autre transfert d’envergure sera réalisé depuis la station de dessalement de Tighremt (wilaya de Béjaïa) vers le barrage Tilesdit, qui alimente les wilayas de Bordj Bou Arreridj, M’Sila et Bouira. Les eaux dessalées de Tighremt seront également dirigées vers le barrage de Ain Zada (wilaya de Bordj Bou Arreridj), pour alimenter les wilayas de Bordj Bou Arreridj et Sétif.

Un autre projet similaire concerne le transfert des eaux dessalées de la station de Mostaganem vers le barrage de Ben Khedda dans la wilaya de Tiaret, une région touchée par une grave crise de l’eau au début de l’été.

M. Rekik a rappelé que cinq stations de dessalement sont en cours de construction par le ministère de l’Énergie et des Mines, chacune d’une capacité de 300 000 m³/jour. Ces stations permettront d’augmenter la part des eaux dessalées à 42 % des besoins nationaux.

Les stations de Cap Djinet et de Fouka 2 renforceront l’alimentation en eau des wilayas d’Alger, Blida, Médéa, Tipasa, Bouira, M’Sila, Boumerdès et Tizi-Ouzou. La station de Bejaia approvisionnera les wilayas de Béjaia, Bouira, Sétif et Bordj Bou Arreridj. La station de Cap Blanc, quant à elle, alimentera Oran, Mascara, Relizane, Mostaganem et Sidi Bel Abbès, tandis que la station en cours de construction à El Tarf approvisionnera les wilayas d’El Tarf, Annaba, Skikda et Guelma.

Ces nouveaux projets de dessalement d’eau de mer, une fois entres en exploitation, permettront non seulement de répondre à la demande croissante en eau potable, mais également de redéployer une partie des ressources des barrages pour l’irrigation agricole. Cela permettra également de diminuer la pression sur les nappes phréatiques surexploitées, avec la mise en veille de plusieurs forages.

À l’avenir, six autres stations de dessalement sont prévues, dont une à Tlemcen, qui approvisionnera les wilayas de Tlemcen, Sidi Bel Abbès et Saïda ; une autre à Mostaganem pour alimenter Mostaganem, Relizane, Tiaret et Tissemsilt ; et des stations à Chlef, Jijel, Skikda et Tizi-Ouzou, qui desserviront plusieurs wilayas environnantes.

« Une fois ces stations achevées, la part des eaux dessalées représentera jusqu’à 60 % des volumes d’eau potable distribués à l’échelle nationale », a déclaré M. Rekik, avant d’ajouter : « Cela permettra de sécuriser durablement l’approvisionnement des régions nord du pays. »

Grâce à l’interconnexion des transferts d’eaux dessalées et de surface, des wilayas situées à plus de 150 km à l’intérieur du pays pourront également bénéficier de cette ressource vitale.

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