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Adhésion de l’Algérie à la banque des BRICS : le ministre des Finances s’exprime

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La demande d’adhésion de l’Algérie à la Nouvelle Banque de Développement (New Development Bank-NDB), connue pour être la banque des BRICS, a été approuvée. Cette décision a été annoncée à la presse par la présidente de cette institution, Dilma Rousseff, en marge de la neuvième réunion annuelle de la banque, le 31 août 2024 au Cap, en Afrique du Sud.

L’Algérie avait exprimé son intérêt pour rejoindre la NDB dès 2023, avec une première contribution estimée à 1,5 milliard de dollars. Cette banque multilatérale a été fondée en 2015 par les pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). En 2021 et dans le cadre d’une campagne d’expansion, le Bangladesh, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Uruguay ont été admis comme nouveaux membres de la banque.

Ce mardi 3 septembre, dans un entretien accordé au journal El Watan, le ministre des Finances, Laaziz Faïd, est revenu sur cette acception de la demande d’adhésion de l’Algérie à la NBD.

« Cette approbation est un pas important dans notre processus d’adhésion à la NDB, laquelle adhésion traduit la volonté de l’Algérie d’accéder à une architecture financière alternative, offrant des conditions de financement plus souples et adaptées aux besoins spécifiques des économies émergentes et en développement », indique M. Faïd.

Et d’expliquer : « La NDB, une institution de création récente, propose des solutions financières innovantes, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des infrastructures durables et de la digitalisation. Ces initiatives s’alignent parfaitement sur les priorités actuelles de développement de l’Algérie. »

« Sur un autre plan et en adhérant à la NDB, l’Algérie s’engage dans un dialogue de développement avec d’autres pays en voie d’émergence. Cette collaboration s’inscrit dans une vision de partenariat Sud-Sud, qui vise à promouvoir des solutions plus adaptées aux besoins spécifiques des pays en développement », souligne le ministre des Finances.

Selon lui, l’intégration de l’Algérie à la NDB « ouvre des perspectives nouvelles pour un enrichissement mutuel, favorisant l’échange de savoir-faire et d’expériences entre économies émergentes. Ce dialogue dynamique est un moteur pour le développement de l’Algérie et de ses partenaires, basé sur des expériences réussites et les meilleures pratiques. »

M. Faïd souligne que l’adhésion de l’Algerie à cette Banque va induire une contribution à son capital. A ce propos, le ministre apporte une clarification sur la nature de cette contribution. « Pour la NDB et conformément à ses statuts, les contributions des pays membres à son capital sont essentielles pour lui permettre de fonctionner efficacement, de maintenir une stabilité financière et de remplir sa mission de soutien au développement international », dit-il.

« Plusieurs options de contribution sont offertes aux nouveaux pays membres, arrêtées après discussion avec la Direction de la Banque et qui tiendraient compte de plusieurs paramètres dont notamment le poids économique (PIB, population, marché…) ainsi que la volonté d’apporter un niveau déterminé de souscription. Pour les pays membres de la NDB, la contribution au capital leur permet d’avoir une voix dans la gouvernance de la Banque, y compris dans les décisions stratégiques et les politiques de prêt », explique le premier argentier du pays.

L’adhésion à la NDB va-t-elle aider l’Algérie à rejoindre les BRICS ?

A une question de savoir si cette adhésion à la NDB va-t-elle aider l’Algérie dans son processus d’adhésion au groupe des BRICS, M. Faïd explique que « les processus d’adhésion au Groupe des BRICS et à la NDB sont déliés ». Cependant, selon lui, « être membre de la NDB est certainement un atout qui pourrait jouer en faveur de l’Algérie à l’occasion d’éventuelles futures discussions sur son adhésion aux BRICS. »

« En effet, en rejoignant la NDB, l’Algérie va établir des liens plus étroits avec les pays membres des BRICS, en particulier dans le domaine du développement économique et du financement des infrastructures. Cela pourrait faciliter un dialogue et une coopération plus étroits avec ces pays, faisant de notre pays un partenaire fiable et capable d’apporter sa contribution au développement régional », indique le ministre.

Et d’ajouter : « De même, en participant aux projets de la NDB, l’Algérie montre son engagement envers des objectifs de développement alignés sur ceux des BRICS, tels que la croissance économique durable, la réduction des inégalités, et la coopération Sud-Sud. Cet alignement peut renforcer la perception de l’Algérie comme un pays partageant des priorités et des intérêts similaires à ceux des BRICS. »

« Enfin et en participant activement à la NDB, l’Algérie montre sa volonté de s’intégrer dans des réseaux multilatéraux de grande envergure, ce qui pourrait renforcer les possibilités d’être sollicitée pour rejoindre les BRICS à l’avenir », indique M. Faïd.

Pour rappel, l’Algérie, qui avait également émis le souhait d’intégrer les Brics, n’a pas été acceptée au sein du bloc, lors de l’annonce des nouveaux membres en août 2023. Les cinq membres fondateurs ont choisi d’inviter six nouveaux pays : l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite, l’Iran et les Émirats arabes unis. L’Argentine a fini par renoncer à son adhésion au groupe. En octobre de la même année, le président Tebboune avait déclaré que le « dossier de l’adhésion aux Brics était clos ».

Interrogé sur les capacités de financement de la NDB et le rôle que compte jouer l’Algérie au sein de cette banque, le ministre souligne que la banque dispose d’une capacité de financement solide, avec un capital autorisé de 100 milliards de dollars, dont 50 milliards souscrits par les membres fondateurs des BRICS. La Banque finance des projets dans des secteurs clés tels que l’énergie, le transport, l’eau, la santé, et les infrastructures numériques, avec des conditions avantageuses.

En tant que nouveau membre, selon M. Faid, l’Algérie peut utiliser ces ressources pour accélérer son développement, particulièrement dans les domaines de l’énergie renouvelable et des infrastructures. Elle pourrait également diversifier son économie en investissant dans les technologies vertes et renforcer sa résilience face aux crises économiques.

L’Algérie jouera un rôle important dans la coopération entre les pays africains, arabes et les BRICS, et participera à la gouvernance de la NDB, influençant ainsi les priorités de financement et la stratégie future de la Banque, notamment en faveur du développement en Afrique subsaharienne.

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