Les cours du pétrole ont encore abandonné du terrain, mercredi, sur un marché préoccupé par le manque de vigueur de la demande et désintéressé des tensions géopolitiques au Moyen-Orient ou en Libye.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a cédé 1,13%, pour clôturer à 78,65 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui perdu 1,33%, à 74,52 dollars.
Selon plusieurs médias, l’extraction a déjà été partiellement ou totalement interrompue sur plusieurs sites de production Libyens. Ces suspensions ont été décrétées par le gouvernement de Benghazi (Est), non reconnu par la communauté internationale, qui contrôle la presque totalité des installations du pays.
Benghazi entend ainsi contester au Premier ministre du Gouvernement d’union national Abdelhamid Dbeibah ce qu’il interprète comme une reprise en main de la Banque centrale de Libye (BCL), plaque tournante des flux financiers tirés du pétrole.
Au Moyen-Orient, Israël a lancé mercredi une opération militaire de grande ampleur dans le nord de la Cisjordanie occupée, affirmant avoir « éliminé neuf terroristes armés ».
« La perspective d’une entrée de l’Iran dans le conflit, c’est trois millions de barils qui sont en jeu » commente Stewart Glickman, de CFRA. « Et la Libye, c’est un million de plus. Et malgré ça, on n’arrive pas à passer au-dessus des 80 dollars pour le WTI, ce qui, pour moi, est une surprise. » L’Iran a produit 3,3 millions de barils par jour en juillet, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et la Libye, 1,16.
« Le bras de fer entre les gouvernements rivaux (en Libye) ne devrait pas durer et les inquiétudes quant à des perturbations plus larges des approvisionnements se sont un peu dissipées », fait valoir, dans une note, Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown. « Cela nous dit qu’il y a des inquiétudes côté demande », poursuit l’analyste.
« L’offre devrait continuer à plus que compenser la croissance de la demande », avance Yardeni Research, « ce qui maintiendra les prix stables. Pour autant, les intervenants attribuent peut-être une prime trop faible aux risques géopolitiques. »
Le rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) n’a pas aidé à redresser les cours, faisant ressortir une baisse des stocks nettement moindre qu’attendu aux États-Unis.
Les réserves commerciales ont ainsi reflué de 800.000 barils la semaine dernière alors que les analystes tablaient sur une contraction de 2,7 millions de barils, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg.
AFP