Le départ des médecins algériens à l’étranger (généralistes et spécialistes) est revenu au-devant de la scène. Cette fois, ce sont les mesures prises par le gouvernement pour freiner le phénomène de l’exode des compétences médicales du pays vers l’étranger qui sont sous les feux des projecteurs.
En effet, l’Algérie a pris la mesure radicale de geler l’authentification des diplômes des médecins généralistes et spécialistes. Face à cette situation qui perdure depuis plusieurs mois, de nombreux jeunes diplômés en médecine se sont retrouvés dans le désarroi.
Cette mesure a été révélée récemment par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, dans sa réponse écrite au député El Ouardi Bradji, qui l’a interpellé sur le sujet en lui adressant une question écrite. La réponse du ministre a été partagée sur les réseaux sociaux par le parlementaire en question.
Dans sa réponse datée du 13 juillet 2024, le ministre a confirmé qu’il y a eu gel de l’authentification des diplômes délivrés par les facultés de médecine et a reconnu que la mesure entre dans le cadre de la lutte contre l’exode des médecins algériens vers l’étranger. M. Baddari a également expliqué que la mesure de gel sera levée lorsque « des solutions seront proposées pour traiter et atténuer ce phénomène ». Le ministre n’a pas mentionné de délai précis.
Le ministre a souligné que le gel des authentifications n’a pas mis fin au départ des médecins algériens. Il a expliqué, dans sa réponse, que les organismes étrangers recruteurs ont recours à la demande d’authentification des diplômes des médecins algériens via les représentations diplomatiques algériennes à l’étranger ou celles de leurs pays respectifs accréditées en Algérie.
Avec une quinzaine de facultés de médecine formant chaque année près de 5 000 médecins, l’Algérie est confrontée à l’exode de son capital humain dans le secteur de la santé. En effet, une partie importante de ces diplômés est tentée par l’émigration, notamment dans des pays européens comme la France, en Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et les pays du Golfe, séduite par des rémunérations plus élevées et un meilleur cadre de vie à l’étranger.
Le député El Ouardi Bradji n’est pas convaincu par la réponse du ministre. « En réalité, les médecins généralistes souffrent d’un manque d’emplois et il est de leur droit de chercher un avenir où ils pourront obtenir une spécialisation médicale. L’État devrait fournir les conditions nécessaires pour exercer cette noble profession de manière adéquate », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Et d’ajouter : « Je ne pense pas que la majorité de ces médecins ne reviendrait pas. De plus, même si l’interdiction de certifier les documents les affecte actuellement, les pays de destination trouveront inévitablement des solutions. L’État devrait étudier cette question avec sagesse et laisser la possibilité à ceux qui souhaitent se former à l’étranger. »