Après avoir révoqué le permis d’exploitation du gisement d’uranium détenu par le groupe français Orano, les autorités militaires nigériennes continuent à mettre à exécution leur politique de révision du système d’exploitation des richesses minières du pays par les compagnies étrangères.
La société minière canadienne, GoviEx Uranium, a annoncé dans un communiqué publié le jeudi 4 juillet 2024, le retrait par les autorités nigériennes d’un permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium à Madaouéla, près d’Arlit (Nord).
« GoviEx a été informé par le gouvernement de la République du Niger, par une lettre du ministère des Mines, qu’il n’a plus de droits sur le périmètre du permis d’exploitation minière de Madaouéla, qui est maintenant dans le domaine public », a précisé la société.
« Cette décision de retrait des droits miniers n’est pas conforme à la procédure de retrait prévue par le Code minier en vigueur », a ajouté GoviEx, tout en indiquant qu’elle « se réserve le droit de contester cette décision devant les juridictions nationales ou internationales compétentes ».
Notant que le projet de Madaouéla devrait créer jusqu’à 800 emplois au cours de sa durée de vie prévue de 20 ans, avec des paiements de redevances et d’impôts substantiels à verser à l’Etat, la compagnie minière a estimé que la décision du gouvernement nigérien « aura un impact négatif sur le développement économique et social de la région ».
Pour rappel, les autorités nigériennes avaient déjà retiré, le 19 juin dernier, le permis d’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren, près d’Arlit, au groupe minier français Orano (ex-Areva).
Imouraren est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes de minerai.
Le Niger, qui possède les minerais d’uranium les plus riches d’Afrique, est le septième producteur mondial de ce métal radioactif utilisé dans les domaines de l’énergie nucléaire, la médecine, la propulsion navale et les armes nucléaires.
Le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis juillet 2023 avait annoncé à plusieurs reprises qu’il comptait revoir les concessions minières attribuées à des compagnies étrangères pour tirer davantage parti des richesses du sous-sol du pays.