La réforme de l’architecture financière mondiale comme moteur de la transformation économique en Afrique sera au cœur des débats lors des Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), qui se tiendront du 27 au 31 mai à Nairobi (Kenya).
Les Assemblées annuelles de la BAD, qui seront marquées par la participation de plus de 3.000 délégués, permettront de partager les expériences des pays africains sur les progrès réalisés dans la transformation de leurs économies, les principaux obstacles rencontrés dans ce processus et les réformes clés entreprises pour les surmonter.
Les gouverneurs des pays membres au sein de la BAD seront ainsi appelés à exposer leurs positions quant aux réformes de l’architecture financière internationale et de débattre de la manière dont le système financier mondial actuel a entravé le financement de leurs ambitions relatives à la transformation structurelle.
Dans ce cadre, le ministre des Finances, Laaziz Faid, se rendra à Nairobi, en qualité de représentant du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour participer aux Assemblées annuelles du Groupe de la BAD qui auront pour thème: « Transformer l’Afrique: le Groupe de la Banque Africaine de Développement et la réforme de l’architecture financière mondiale ».
M. Faid, en sa qualité de Gouverneur de la BAD pour l’Algérie, dirigera une délégation de son département ministériel pour participer à une série de réunions et d’événements de haut niveau qui seront organisés à cette occasion.
La BAD estime que l’architecture financière mondiale actuelle ne permettra pas d’atteindre les objectifs tracés en matière de transformation structurelle, nécessaire pour la transformation socio-économique et le développement de l’Afrique, est-il souligné dans une note distribuée à la presse, à la veille de la tenue de cet évènement qui englobe la 59e Assemblée annuelle de la BAD et la 50e Assemblée du Fonds africain de développement.
Selon l’institution financière panafricaine, la structure des économies africaines, malgré leur solide croissance au cours des deux dernières décennies, avec une hausse du PIB réel de 4,3% en rythme annuel contre une moyenne mondiale de 2,9%, « n’a pas beaucoup évolué ».
Chiffres à l’appui, l’institution indique que les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services représentent toujours 16%, 33% et 51% respectivement du PIB global de l’Afrique durant les deux dernières décennies, soit le même niveau des années 1990.
En outre, l’extrême pauvreté reste la plus élevée au monde (33%), aggravée notamment par la pandémie de Covid-19, selon la BAD soulignant que « si aucune mesure n’est prise pour inverser la courbe de la pauvreté, l’Afrique abritera près de 9 personnes extrêmement pauvres sur 10 (soit 87%) d’ici à 2030 ».
Par ailleurs, l’Afrique reste la deuxième région du monde où les inégalités économiques sont les plus prononcées, après l’Amérique latine et les Caraïbes, et où l’espérance de vie à la naissance et le nombre d’années de scolarisation sont les plus faibles.
En conséquence, « le continent n’est pas sur la bonne voie pour atteindre la quasi- totalité des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 », indique la BAD rappelant que le coût de la réalisation des ODD d’ici à 2030 en Afrique est estimé à environ 1.300 milliards de dollars par an, ce qui équivaut à 42% du PIB de l’Afrique.
Cette situation « impose une réforme profonde de l’architecture financière internationale afin de financer la transformation structurelle voulue et de mobiliser les ressources indispensables à la réalisation des ODD », selon la Banque qui ambitionne à travers ses Assemblées annuelles 2024 de lancer le débat sur des « solutions originales » pour concrétiser cette réforme.