Le jeu de chaises musicales au sommet du classement des puissances économiques africaines est essentiellement guidé par les fortes dévaluations de monnaies, la persistance d’une inflation élevée et la hausse des prix des hydrocarbures.
Les dévaluations monétaires opérées ces derniers mois dans plusieurs pays africains et la persistance de l’inflation sont en train de modifier le classement des principales puissances économiques du continent, selon un rapport publié le 16 avril par le Fonds monétaire international.
Intitulé « World Economic Outlook April 2024 », le rapport précise que l’Égypte, qui avait accédé au rang de 1ère économie africaine en 2023, devrait tomber à la 2ème place en 2024 alors le Nigeria devrait passer de la 2ème à la 4ème position. Dans le même temps, l’Afrique du Sud redeviendra 1ère tandis que l’Algérie se hissera sur la 3ème marche du podium, notamment grâce à la hausse des prix des hydrocarbures.
Le FMI précise que le produit intérieur brut du Nigeria devrait s’élever à 253 milliards USD cette année, sur la base des prix courants. Le PIB de l’Algérie devrait se situer à 267 milliards USD. Celui de l’Égypte s’établira à 348 milliards USD contre 373 milliards USD pour l’Afrique du Sud.
Le pays le plus industrialisé du continent devrait rester la 1ère puissance économique du continent jusqu’à ce que l’Égypte reprenne ce titre en 2027, tandis que le Nigeria, qui était 1er jusqu’en 2022 devrait rester à la 4ème place jusqu’en 2028, selon les prévisions de l’institution financière multilatérale.
Le Nigeria et l’Égypte ont vu leur situation économique se dégrader en raison de l’inflation élevée et des dévaluations agressives de leurs monnaies au cours des derniers mois. Contrairement au naira nigérian et à la livre égyptienne, la valeur du rand sud-africain est depuis longtemps fixée par le marché. La monnaie nationale de la nation arc-en-ciel n’a perdu que 4% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année en cours.
L’économie sud-africaine est également en passe de bénéficier de l’amélioration de son approvisionnement en énergie et de plans visant à éliminer les goulets d’étranglement logistiques. Membre de l’OPEP+, l’Algérie continue quant à elle de bénéficier des prix élevés du pétrole et du gaz qui ont été d’abord poussés par conflit russo-ukrainien, puis par la hausse des tensions au Moyen-Orient.