Le 12 mars dernier, Samir Cherfan, Directeur de la région Moyen Orient et Afrique de Stellantis, avait annoncé, sur le réseau social LinkedIn, le lancement des travaux d’extension de l’usine Fiat, implantée dans la zone industrielle de Tafaraoui, dans la wilaya d’Oran. L’usine avait été inaugurée en décembre 2023.
Soulignant que ces travaux sont lancés avec deux ans d’avance, M. Cherfan avait expliqué que l’extension de l’usine Fiat d’Oran visait à intégrer les ateliers de peinture et de soudure de carrosserie, permettra d’augmenter le taux d’intégration locale et d’améliorer l’employabilité dans le secteur, de créer jusqu’à 2000 nouveaux emplois et de contribuer au développement de l’industrie automobile algérienne. Il avait ajouté que cette extension permettra d’augmenter la capacité de production annuelle à 90.000 unités d’ici 2026.
Dans un entretien paru ce dimanche 21 avril dans le journal El Watan, le directeur pour la région Mena du groupe Stellantis est revenu sur l’extension de l’usine Fiat d’Oran. « Nous voulons faire plus de 40 000 véhicules sur la première année. Ce n’est pas simple, mais concrétisable », a-t-il dit.
40.000 véhicules
Et d’expliquer : « Nous avons autour de 600 employés, et nous devons doubler à tripler d’effectif, les former, travailler 6/7 jours à plein temps. J’ai visité l’usine en fin de semaine. Les travaux des départements de peinture et de tôlerie ont déjà démarré. Quant à l’extension de l’usine, il faut compter jusqu’au mois de septembre prochain pour l’achèvement des travaux des deux bâtiments annexes. Pour le moment, l’usine assemble seulement et ne fait pas la conception de la caisse. »
« En mars 2025, nous serons sur le process du véhicule CKD sur la Fiat 500. Quelques mois plus tard, nous allons lancer la fabrication d’un quatrième véhicule sur la chaîne avec la 500, Doblo (véhicule particulier et utilitaire). Sans oublier un tout nouveau véhicule qui sera la surprise du marché que nous dévoilerons au moment opportun sans oublier la fabrication de véhicules en GPL qui passera lui aussi en CKD en 2026. Ce qui fait qu’en 2026, nous serons à plus de 35% du taux d’intégration du programme et 90 000 de véhicules en production », a-t-il détaillé.
Et d’ajouter : « En résumé, le groupe ambitionne de dépasser 10% du taux d’intégration local cette année et dépasser 25% du taux d’intégration en 2025 et 35% en 2026 bien que le cahier des charges exige 35% en 5 ans. Donc, tous les éléments du cahier des charges seront atteints et remplis en 2026. »
Sous-traitance
Pour atteindre le taux d’intégration de 35%, M. Cherfan a expliqué que les lignes directrices de concrétisation du projet Fiat exigent plus de 18 commodités. « Comprenez par là, les composantes du véhicule. Par exemple, le siège est une commodité, une planche de bord est une commodité… ce qui fait qu’il faut plus de 25 fournisseurs », a-t-il précisé, et d’expliquer : « Il faut savoir qu’il y a des commodités où ça va vite, et d’autres prennent plus de temps à concrétiser, et ce, dans le but d’avoir de la profondeur dans l’intégration. »
« Pour le point de départ où l’on est actuellement, il y a une cinquantaine de fournisseurs, parmi eux 21 qui sont potentiellement qualifiables. Nous devons atteindre les 25 fournisseurs. Pour le moment, ils proposent 15 commodités disponibles pour l’assemblage des véhicules », a-t-il fait savoir.
Il a rappelé que « l’objectif de la convention que nous avons conclue c’est de rajouter des acteurs indispensables pour atteindre l’objectif du taux de 35%. Cela va nous permettre, d’autre part, de réduire les coûts de logistiques. En même temps, cela permettra de développer la filière. L’investissement est rentable pour l’ensemble de la filière. »
Objectifs 2024
Concernant les objectifs de Stellantis cette année en Algérie, M. Cherfan a cité celui « de dépasser les 40.000 véhicules car notre crédibilité sur ce marché ne repose pas sur les ventes de véhicules mais plutôt de faire ce que nous avons promis durant la signature du cahier des charges et les conventions avec nos partenaires. »
« L’objectif est la production et l’intégration locale, la formation du personnel, le transfert de connaissance. C’est sur cela que reposent notre crédibilité et la confiance qui nous a été donnée par les autorités », a-t-il indiqué et de citer comme deuxième objectif, « améliorer les conditions d’affrètement de véhicules, agrandir la capacité de stockage, améliorer le transport de distribution des véhicules, les dédouanements, les facturations, les encaissements des chèques dans les banques. »
Délais de livraison
« Pour le moment, tous ces processus sont manuels. Nous devons mettre en place une organisation efficace. En résumé, mettre en place une qualité de gestion plus rigoureuse de manière à garantir le niveau de satisfaction », a-t-il relevé, et de mentionner en parallèle que « le principal problème en Algérie réside dans la fiabilité des délais de livraison des véhicules. »
« L’acheteur reste pour le moment tributaire d’un système de gestion non organisé », selon M. Cherfa, qui cite un exemple : « un client est censé être lié à un numéro de châssis du véhicule. Il doit savoir, à une semaine près, quand il va la recevoir. Ce n’est pas encore le cas en Algérie. C’est dans ce sens que nous travaillons afin de stabiliser le service-client car cela représente pour nous l’un des piliers des fondamentaux pour assoir l’activité. »
Exportation
A la question de savoir si l’Algérie sera une plateforme d’exportation pour la région Afrique, Samir Cherfan a indiqué que l’exportation de véhicules depuis l’Algérie vers d’autres pays d’Afrique est envisagée dans un avenir proche. La faisabilité de cette exportation repose sur plusieurs facteurs, notamment la vente des véhicules assemblés en Algérie à l’extérieur du pays, ainsi que sur la capacité de production des installations algériennes.
Il a mentionné que les véhicules produits en Algérie, y compris un nouveau modèle surprise, sont destinés à des volumes importants. En particulier, la Fiat 500 est soulignée comme un projet crucial, étant donné son importance historique pour la marque Fiat. Les besoins et demandes pour ces modèles existent non seulement en Algérie, mais également dans d’autres pays d’Afrique, ce qui indique un potentiel pour l’exportation vers ces marchés.
97.000 véhicules importés
Une année après le lancement de ses activités en mars 2023, Fiat Algérie a importé 97.000 véhicules sur le marché algérien. Ce chiffre avait été communiqué, le 22 mars dernier, par Samir Cherfan, à l’occasion du premier anniversaire du lancement de Fiat en Algérie.
Concernant le réseau de distribution, il a fait état de 50 concessionnaires répartis sur 30 wilayas pour une couverture de 76%. Il a aussi annoncé 90% de taux de satisfaction client pour nos services de vente et après-vente.
Pour ce qui de l’emploi et de la formation, Samir Cherfan a fait état de 1 124 recrutements + 18 600 heures de formation dans nos opérations commerciales, et 650 recrutements + 95 000 heures de formation en usine.