La performance du marché des sukuks est restée robuste depuis le début du premier semestre 2017, mais en proie à une perspective moins reluisante en 2018, selon un rapport de l’agence de notation Standard &Poor’s Global Ratings, sorti ce lundi et intitulé « Global Sukuk Market Outlook: The Surge In Sukuk Issuance Isn’t The New Normal ».
La hausse de 37,7% des émissions au terme d’un premier semestre prolifique, a été surtout favorisée par les émissions jumbo de plusieurs gouvernements des pays du Conseil de la Coopération du Golfe (CCG).
S&P explique cette ruée vers les titres islamiques par la diversification. En effet, selon l’agence, les émetteurs souverains se sont tournés vers le sukuk dans le but de diversifier leur base d’investisseurs et bénéficier des bonnes conditions de liquidité sur les marchés financiers locaux et mondiaux.
Cependant, le rapport indique que cette tendance haussière anormale risque d’être de courte durée. A en croire le document, la courbe des émissions sur le marché islamique devrait décroitre en 2018.
« D’une part, il est peu probable que les grandes transactions au premier semestre de 2017 se reproduisent en 2018 », prévient Mohamed Damak, chef de la division finance islamique à S&P Global Ratings. « Nous continuons également à croire que la procédure relativement complexe pour les émissions de Sukuks continue de dissuader certains émetteurs», poursuit-il. Avant de conclure que «des progrès ont récemment été réalisés par les organismes de normalisation de la finance islamique ».
Pour 2017, S&P table sur un volume total compris entre 75 et 80 milliards $, mais prévoit déjà qu’entre 2017 et 2019, sur les besoins de financement des pays du CCG qu’elle évalue à près de 275 milliards $, environ 50% seront mobilisés sur le marché de la dette par combinaison de sukuks et d’obligations classiques.
Ecofin