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L’homme d’affaires se dit victime de blocages: Que reproche-t-on à Issad Rebrab ?

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Les mésaventures du patron du Groupe Cevital dépassent l’entendement. Une saga tragi-comique qui a commencé, il y a quelques années sans jamais connaitre d’épilogue. L’opinion publique assiste à un remake constant d’un mauvais film dont le personnage principal subit déboire sur déboire et des rebondissements à répétition sans que ceux qui l’observent n’en saisissent l’intrigue. L’opinion publique demeure divisée. Et entre protagonistes et antagonistes, on se sent obligé de prendre position et de choisir un camp sans connaitre les tenants et les aboutissants de ces manœuvres cycliques.

L’homme d’affaires est un grand industriel qui jouit d’une popularité indéniable, champion de la colocalisation, première fortune du pays, deuxième contribuable du fisc après Sonatrach, avec un parcours digne d’une success story, dépassant les frontières. Issad Rebrab a été élu entrepreneur africain de l’année 2015 par Africa CEO Forum. Il  a reçu en 2016, la distinction de « Personnalité de l’année » pour la région de Toscane en Italie.

Néanmoins, il a du mal à faire avancer ses projets dans son propre pays, bien qu’il ait démontré ses capacités à entreprendre et se développer, au point où son cas est devenu chronique voire symptomatique de cette tragédie que subissent  beaucoup d’opérateurs économiques nationaux qui se heurtent constamment à un mur de dénigrement et de mépris.

Mais que lui reproche-t-on au juste ?

Difficile de répondre à cette question alors qu’elle est au cœur du problème. Les hautes autorités gardent le silence. Certaines parties l’imputent à ses positions politiques, d’autres à ses pratiques économiques peu orthodoxes telle la surfacturation mais rien n’a été prouvé et reste au stade d’allégations. S’il est coupable d’un quelconque  délit pourquoi ne le juge-t-on pas mais s’il est régulier pourquoi alors lui mettre les bâtons dans les roues et l’empêcher de travailler et de grandir?

Le bras de fer qui l’oppose au DG du port de Béjaïa, à propos de la réalisation  d’une unité de trituration des graines oléagineuses est aberrant et préjudiciable à plus d’un titre, y compris à l’image de l’administration algérienne voire à l’Algérie tout court. Les travailleurs de Cevital qui se sont réunis en comité de soutien, ont organisé une marche, à cet effet, pour soutenir leur employeur afin « de dénoncer tout ce qui se passe contre le groupe et son PDG et l’acharnement que les autorités exercent contre lui ».

Le nouveau ministre de l’Industrie voire le premier ministre, doivent impérativement  intervenir dans cette affaire qui a de toute évidence atteint le pourrissement. Las, sans doute de crier son désarroi, le patron de Cevital,  s’est réuni jeudi dernier avec les élus de Béjaïa pour leur exposer sa version des faits et présenter un énoncé de ses projets. L’affaire qui aurait du être réglée de façon rationnelle dés son éclatement, ainsi mise entre les mains des partis vient d’être politisée avec le risque de manipulations et de dissensions que cela peut engendrer.

La question qui se pose, un opérateur économique algérien de cette envergure qui crée de la richesse et de l’emploi, qui investit dans des projets industriels, qui exporte, qui semble de l’avis de beaucoup d’observateurs être un bon visionnaire, a-t-il besoin d’un comité de soutien ou de partis politiques pour faire valoir ses droits alors qu’on prône que le privé est le fer de lance du nouveau modèle économique ? L’Etat est-il en conflit avec ses industriels et ses citoyens ou au contraire ne faut-il pas qu’ils soient dans une logique de partenariat en toute transparence?

Dans ce genre de situation, la médiation, une mission que l’on droit créer au sein  des institutions aurait été d’un grand secours pour aplanir les différends et désamorcer les conflits. Rebrab  a le droit d’être entendu et le gouvernement a le devoir d’écouter ses doléances. Le réhabiliter dans ses droits, s’il est victime d’abus administratifs ou l’obliger, s’il est en contradiction avec les lois de s’y astreindre. Les grands absents dans ce cas comme tant d’autres, sont le dialogue et la communication.

Cette épreuve de force aux relents de cabale et de règlements de compte où les intérêts occultes s’entremêlent, n’est pas pour aider l’économie nationale dans l’amorce d’un nouveau départ dans la diversification économique.

L’Etat algérien excelle dans la médiation à l’extérieur du pays  dans des crises inextricables, cependant, il peine fâcheusement à la rendre effective à l’intérieur. Et pourtant, c’est le front interne qui a le plus besoin de stabilité et de sérénité pour faire face aux défis et aux menaces qui se trament aux frontières.  

 

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