Plus de 16.000 hectares destinés aux investisseurs intéressés par la mise en valeur d’une culture agricole stratégique ont été mobilisés dans la wilaya de Ghardaïa pour le compte de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS), a-t-on appris auprès de la Direction des services agricoles (DSA).
Cette superficie, localisée dans la commune de Mansoura au lieu-dit « Chebarga » à une centaine de Km au sud de Ghardaïa, zone à promouvoir pour les grandes cultures stratégiques dans la wilaya, est dédiée exclusivement aux investisseurs agricoles dans le cadre de la mise en valeur, a expliqué le directeur du secteur, Sid Ahmed Melahi.
Délimité par une équipe technique de l’agriculture avec la participation des services du cadastre et des élus locaux, ce foncier est mobilisé pour la promotion de l’investissement dans le secteur agricole, notamment l’agriculture intensive, moderne et stratégique, a-t-il fait savoir.
L’opération vise aussi à promouvoir les exploitations agricoles viables, de taille suffisante, afin de favoriser l’intensification des processus de production et de garantir la rentabilité des investissements consentis, a déclaré M. Melahi.
A cela s’ajoute la garantie aux exploitants des conditions de stabilité, de durabilité et de sécurité dans le but de promouvoir l’investissement et de contribuer à la sécurité alimentaire du pays, surtout en matière de culture stratégique intensive (céréaliculture, aliment de bétail, maïsiculture).
A cet effet, les pouvoirs publics ont mis en place, début 2021, l’ODAS pour permettre aux investisseurs potentiels dans le domaine du développement des cultures stratégiques de surmonter les entraves portant sur l’accès au foncier agricole en utilisant des moyens de production modernes sur des grandes surfaces, signale-t-on.
Vers la création de pôles destinés à l’agriculture intensive
La place de choix accordée aux cultures stratégiques est motivée par la volonté de créer des pôles agricoles destinés à l’agriculture intensive dans le Sud riche en ressources hydriques, mobilisées par la création de forages et leur raccordement à l’énergie électrique, afin d’assurer la sécurité alimentaire et réduire la facture de l’importation, lesquels devraient être renforcés par des activités agroalimentaires de transformation et de conservation afin de créer des emplois pour la population juvénile de ces régions sahariennes, a fait savoir l’Ingénieur en chef chargé des statistiques à la DSA, Khaled Djebrit.
« L’encouragement au développement des cultures stratégiques, notamment la filière céréaliculture, vise à optimiser, augmenter et à sécuriser le niveau de la production céréalière ainsi qu’assurer l’autosuffisance alimentaire et réduire la facture de l’importation », a souligné M. Djebrit.
Pour cela, les pouvoirs publics ont lancé une plate-forme numérique permettant aux investisseurs désirant bénéficier d’un foncier agricole dans le cadre de la mise en valeur Via l’ODAS, de déposer leurs demandes à distance, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, près de 2950 ha représentant une vingtaine de périmètres agricoles répartis sur les différentes localités de la wilaya de Ghardaia ont été mobilisés par l’Office national des terres agricoles (ONTA) pour recevoir des investisseurs dans le cadre de la concession et une plateforme numérique vient d’être lancée permettant aux investisseurs désirant en bénéficier de déposer leur demande directement via la plateforme, signale-t-on.
La wilaya de Ghardaïa compte une superficie agricole arable totale de 724.612 ha dont près de 24000 ha de terre agricole utile irriguée à 100% et 700.541 ha de parcours, selon les données de la DSA.
La wilaya dispose d’un important potentiel de production agricole pour l’exploitation intégrée et le développement de filières agro-industrielles à l’image du bassin laitier de Guerrara, affirment des responsables du secteur.
Cependant, « les investisseurs cherchent l’accession à la propriété foncière agricole pour les terres mises en valeur par leurs bénéficiaires dans les régions sahariennes notamment les terres non affectées relevant du domaine privé de l’Etat », a souligné Hadj Salah, agriculteur intéressé par l’investissement dans les cultures stratégiques.
Pour sa part, Hadj Abdelbasset, agriculteur à Metlili, a mis en avant les atouts considérables dont dispose la wilaya qui font d’elle un acteur majeur dans la production agricole pour la sécurité alimentaire notamment en matière de céréaliculture et d’élevage.
« L’investissement agricole, en tant que levier puissant pour atténuer les effets de la crise alimentaire, stimuler la production des produits agricoles stratégiques et surmonter les défis existants dans la sécurité alimentaires, nécessite une sécurisation en manière de titre de propriété de la terre cultivée », a-t-il dit.
Quant aux défis dans l’investissement agricole dans les zones sahariennes pour les cultures stratégiques, de nombreux universitaires et spécialistes s’accordent à les lier à la formation spécialisée des investisseurs, l’assistance pour les porteurs de projets ainsi qu’à la mobilisation des fonds nécessaires pour les projets d’irrigation qui visent à accompagner l’agriculture vers plus de résilience et de durabilité.