Les exportations algériennes vers les pays africains en matière des produits de la pêche et de l’aquaculture devront dépasser les 35 millions de dollars d’ici fin 2023, a indiqué lundi le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Badani.
« En ce qui concerne les exportations en matière des produits de la pêche et de l’aquaculture, il est prévu d’atteindre plus de 35 millions de dollars d’exportation d’ici fin 2023. Les principales exportations sont les produits halieutiques expédiés à l’état vivant, frais et congelés dont le thon rouge, les crustacés, les mollusques céphalopodes et certaines autres espèces de poisson », a expliqué M. Badani à la radio publique Ifrikya FM, au sujet de la stratégie d’exportation de l’Algérie vers les pays africains.
Le secteur de la pêche renferme un « très grand potentiel d’exportation vers les pays africains, notamment dans le cadre de la Zlecaf« , a-t-il ajouté, assurant que son département travaille en étroite collaboration avec d’autres secteurs pour renforcer l’industrie de transformation des produits halieutiques en Algérie, qui concerne principalement deux espèces: le thon et la sardine.
Tout en rappelant que l’Algérie dispose de 23 unités de transformation qui assurent annuellement près de 20.000 tonnes de produits transformés, il a fait savoir qu' »actuellement des tentatives d’exportations de ces produits vers les pays africains sont en cours d’exploration et d’étude, notamment avec l’ouverture de deux banques algériennes en Mauritanie et au Sénégal« .
Dans le même contexte, il a cité aussi un autre axe d’exportation vers les pays africains qui concerne la construction navale locale, soulignant qu' »une importance majeure est réservée à cette industrie » se traduisant par la construction de trois grands navires de pêche de 35 mètres et le lancement de la fabrication de 9 autres grands navires destinés à la pêche hauturière.
A ce propos, il a rappelé qu’un opérateur privé a exporté dernièrement à la Mauritanie deux navires de pêche fabriqués localement, soutenant que cette opération « ouvre les opportunités aux opérateurs algériens de pénétrer le marché africain, notamment celui du Centre-ouest de l’Afrique ».
Selon le ministre, l’industrie aquacole constitue également un créneau porteur de développement de la production nationale et de la promotion de l’exportation vers les pays africains, citant la Tilapia qui est beaucoup importé par les pays de l’Afrique de l’Ouest, à l’exemple de la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Congo et le Nigéria.
La pisciculture marine permettra, elle aussi, à l’Algérie de se placer d’ici 2030 à la tête des pays qui assurent la fourniture de ces intrants en Afrique, a-t-il relevé expliquant que le pays se dotera de plusieurs unités de fabrication d’aliments pour le poisson d’élevage et des écloseries notamment pour la daurade et le loup de mer.
Affirmant que la coopération entre l’Algérie et les pays africains dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture est de « la plus haute importance », M. Badani a fait observer également que son département a intensifié ces dernières années sa coopération avec les pays africains en passant de six accords signés (Afrique du Sud, Guinée Bissau, Soudan, Mauritanie, Egypte, Tunisie) à 14 accords dont huit en cours de négociation.
Evoquant le protocole d’accord signé avec la Mauritanie en septembre 2022, il a indiqué que l’objectif est l’exploitation de sept licences de pêche en haute mer, avec tonnage de plus de 31.000 tonnes.
Par ailleurs, M. Badani a annoncé que l’Algérie et la Tunisie ont convenu de créer un « centre d’excellence » en économie maritime, « afin de renforcer la base de connaissances collectives et contribuer à une meilleure gestion des ressources marines au niveau du continent africain ».