« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins », c’est la définition donnée dans le rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies, dit « rapport Brundtland » d’où cette expression est apparue pour la première fois en 1987.
Le développement durable est considéré par les experts, comme « la nouvelle perception de l’intérêt général, appliquée à la croissance économique et reconsidérée à l’échelle mondiale afin de prendre en considération les aspects environnementaux et sociaux d’une planète globalisée ».
Il est devenu la matrice de l’économie universelle, où les frontières entre les Etats n’existent plus. Cette nouvelle vision est une exigence vitale dont l’avenir se joue aujourd’hui. Il est donc impératif d’expliquer aux populations les enjeux et les impacts économiques, établis sur la solidarité citoyenne.
Aujourd’hui, le commerce responsable et équitable, le tourisme solidaire, le tri sélectif, le recyclage des déchets et leur transformation et les énergies renouvelables sont considérés comme des activités économiques qui offrent des alternatives de changements et qui font vivre des populations entières à travers le monde.
Ces créneaux génèrent des milliards de Dollars, et beaucoup de pays du Sud ont saisi ces opportunités, non négligeables, malheureusement pas l’Algérie, le plus grand pays d’Afrique, et cela malgré, la splendeur de ses sites, la fertilité de ses plaines et la fécondité de ses montagnes, ainsi que son soleil ardent.
L’Economie solidaire, un modèle à suivre
L’Algérie actuellement est conduite par un modèle de développement basé essentiellement sur une richesse naturelle limitée, écologiquement très polluante et un partage injuste des richesses, ajoutant à cela, la crise financière à laquelle, tout le pays fait face, engendrée par cette dépendance à une seule ressource, dont les revenus ont chuté ces dernières années, et qui ont eu des conséquences drastiques sur l’économie nationale et qui se sont répercutées sur la vie quotidienne des citoyens, mettant ainsi l’avenir du pays dans une situation incertain.
Bien que des rencontres, des conférences, des débats, des forums et des salons de promotion ne manquent pas sur le comment sortir de cette dépendance aux énergies fossiles, et même si la conscience quant à la nécessité d’une alternative économique est prise, une volonté d’apporter un changement et sortir de cette situation, l’Etat n’a pas encore réussi à mettre en place une stratégie fiable de développement sachant que les atouts sont divers et variés qui n’attendent qu’à être exploiter autrement.
Lors d’un récent colloque à l’université Mouloud Maameri de Tizi-Ouzou, intitulé « l’Economie Solidaire », les intervenants ont relevé que « la stratégie de l’Etat en matière de développement durable est insuffisante et impertinente, vu que, les entreprises algériennes ne s’impliquent pas d’avantages ou pas du tout dans le développement durable, ainsi que les réelles inégalités et les écarts de développement d’une région à une autre sont observables et remarquables à l’œil nu, qui engendrent systématiquement des inégalités sociales».
Pour une stratégie de développement durable viable
Alors, si une stratégie nationale de développement durable réussie est envisageable, les politiques menées, devraient s’ancrer dans les nouvelles réalités mondiales de changement climatique, de déforestation, de pertes de biodiversité et d’écosystèmes, des inégalités socio-économiques des populations et des régions.
Elles devraient miser sur une économie verte et équitable et en proposant un plan commun à tous les acteurs économiques et les aider à structurer leurs projets de développement durable.
De ce fait, une stratégie bien étudiée, qui prendrait en considération dans les moindres détails les réalités sociales, économiques, culturelles et environnementales du pays, permettrait de développer une économie rationnelle dans l’exploitation des ressources naturelles, une répartition juste des richesses, la protection de l’environnement et assurer une vie digne à tout un chacun.
Cependant, l’adoption d’une telle stratégie de développement, et la mise en place de tous les moyens nécessaires par les différents ministères concernés, apparaissent comme un pas essentiel vers une prise en considération pertinente de la problématique du développement durable par le gouvernement algérien.