Les Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont commencé l’examen des candidatures du remplaçant de la directrice générale Margaret Chan dont le nom doit être connu mardi.
Trois candidats sont encore en lice: le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, ex-ministre éthiopien de la Santé et chercheur renommé sur le paludisme, le Dr David Nabarro, Britannique qui fut envoyé spécial de l’ONU pour la lutte contre Ebola, et une cardiologue pakistanaise, Dr Sania Nishtar, candidate malheureuse au poste de Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR) en 2015.
Après une minute de silence à la mémoire des victimes de l’attentat de Manchester, qualifié « d’évènement épouvantable », les représentants des Etats ont commencé à écouter les plaidoyers des candidats, dans le cadre d’une nouvelle procédure censée être plus transparente.
Le nouveau chef de l’OMS, une des plus influentes agences des Nations unies, prendra en juillet la tête d’une institution qui a été notamment critiquée pour son manque de discernement sur la gravité de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016, qui a fait plus de 11.300 morts.
La Chinoise Margaret Chan, restée plus de dix ans en poste, a reconnu lundi que l’épidémie avait « pris tout le monde, y compris l’OMS, par surprise ».
Dans son intervention, le candidat éthiopien, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, 52 ans, a raconté avoir perdu, alors qu’il était enfant, un frère qui n’avait pas reçu les médicaments nécessaires. Ce candidat a indiqué « refuser d’accepter que les gens meurent parce qu’ils sont pauvres ».
Le Britannique, Dr David Nabarro, 67 ans, a lui rappelé son action dans la lutte contre Ebola. La crise déclenchée par cette pandémie a montré que le monde a besoin d’une « OMS compétente », a-t-il souligné.
Enfin, la candidate pakistanaise, Dr Sania Nishtar, 54 ans, a rappelé avoir été la première femme cardiologue de son pays, et avoir dirigé dans des conditions difficiles, de nombreux centres de soins.L’élection se déroule à huis clos et à scrutin secret.
Auparavant, seul un unique candidat, proposé par le Conseil exécutif, était soumis au vote de l’Assemblée mondiale de la Santé, qui procédait à la nomination finale.
La nomination du directeur général nécessite une majorité des deux tiers des votants. Si aucun candidat n’obtient la majorité requise, le candidat qui recueille le plus petit nombre de voix est éliminé. Au tour de scrutin suivant, le candidat obtenant la majorité des deux tiers est nommé directeur général. A nouveau, si aucun candidat n’obtient la majorité requise, celui qui obtient au tour suivant la majorité des Etats membres remporte l’élection.
Lors de la sélection des trois finalistes, en janvier, par le Conseil exécutif de l’OMS, le Dr Tedros était arrivé en tête des votes, devant le Dr Nishtar et le Dr Nabarro. Le signe, pour certains observateurs, de la volonté d’élire un candidat d' »un pays du sud ».
Le Dr Nabarro, qui exerce depuis 1999 des fonctions de responsabilité au sein des Nations unies et de l’OMS, et le Dr Tedros, ex-chef de la diplomatie de son pays, soutenu par l’Union Africaine, font figure de favoris. Le chercheur éthiopien souhaiterait devenir le premier Africain à diriger l’OMS.
Seule femme sur la « short list », la cardiologue pakistanaise Sania Nishtar, 53 ans, travaille depuis 2014 au sein de l’OMS comme coprésidente de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant.
L’OMS coordonne les réponses aux pandémies, et fixe des normes pour les systèmes de santé de tous les pays. « Le nouveau directeur général doit continuer à oeuvrer pour que l’OMS devienne plus efficace et plus transparente. L’OMS doit être transparente sur la façon dont elle utilise ses ressources et sur ses résultats », a affirmé mardi le ministre américain de la Santé Tom Pricese à Genève.
L’élection se déroule dans le cadre de la 70e Assemblée mondiale de la santé (22 au 31 mai à Genève).
Afp