L’Afrique subsaharienne a besoin de cadres juridiques sains, d’une participation accrue du secteur privé et de meilleures incitations fiscales pour combler son écart annuel de financement des infrastructures, évalué à plus de 100 milliards de dollars, souligne le rapport conjointement publié ce mardi par Boston Consulting Group et Africa Finance Corp.
Le document rendu public dans la capitale du Nigeria, Abuja, fait un état des lieux consternant et dévoile une partie de l’iceberg qui gangrène les économies d’une des régions les plus pauvres de la planète.
Selon le rapport, les gouvernements de l’Afrique subsaharienne n’ont pas suffisamment de prospective stratégique, de volonté et de conviction politique. La mise en œuvre des projets prend deux fois plus de temps que dans d’autres régions. Les investisseurs privés doivent souvent agir en tant que promoteurs de projets, ajoutant 10 à 15% aux coûts normaux des projets et en allongeant leur cycle de vie. Les pays de la région perdent jusqu’à 2,1% du PIB annuel dans des infrastructures complètement inadéquates. Les deux tiers des Africains n’ont pas accès à l’électricité.
Et même si les gouvernements tentent de remédier aux déficiences qui limitent les investissements, en adoptant des lois qui fournissent un cadre réglementaire pour l’investissement privé dans les infrastructures, le rapport indique, qu’outre ces lois, les pays devraient établir des normes et des réglementations sectorielles, des incitations fiscales et des dispositions qui favorisent le règlement des différends et les licences.
Pour les deux organisations, les systèmes financiers ont besoin d’être améliorés pour être suffisamment solides pour les projets d’investissement. Les pays doivent développer des marchés de capitaux et d’endettement locaux qui offrent des coûts de financement plus faibles.
L’infrastructure de base qui est difficile à rentabiliser économiquement devrait être la responsabilité des gouvernements et des partenaires au développement. Les infrastructures financièrement viables devraient être placées sous l’investissement privé par des concessions ou des partenariats public-privé, préconise-t-elles.
Enfin, les gouvernements devraient insister sur la transparence et appliquer les normes anti-corruption.
Ecofin