Malgré une baisse significative des transactions immobilières en 2016, les prix de location et de vente en Algérie restent à des niveaux élevés, selon l’analyse menée par Lkria.com, un site immobilier dédié aux professionnels, qui s’est basé sur 20.000 annonces immobilières.
Le site Lkria s’est basé dans cette analyse sur deux types de location ; la location d’un appartement 3 pièces d’une superficie comprise entre 50 et 100 m²et la location de niveaux de villas ne dépassant pas les 200m².Ce sont les deux produits les plus demandés par les citoyens.
« On est arrivé à des prix exagérés, notamment dans les grandes villes comme Alger, où le loyer moyen d’un appartement F3 est passé de 58 300 DA/mois en 2015 à 62100 DA/mois en 2016, soit une augmentation de 6%, l’équivalent du taux d’inflation enregistré en 2016 », a affirmé M. Lotfi Ramdani, fondateur du site Lkria.com.
Il rappelé que « pour les autres willayas, comme Oran, Annaba et Bejaia, la moyenne oscille entre 30.000 et 40.000 DA/mois ».
Benaissa Feriel, gérante de l’agence Icosium, « le prix de location ou de vente d’un bien immobilierdépend essentiellement du quartier. Par exemple, la location d’un appartement haut standing coûte entre 30 et 40 millions de DA par mois, alors qu’il coûte 9 milliards de DA à la vente. Dans les quartiers populaires, la location la moins chère est de 30.000 DA par mois et l’achat coûte environ 1,2 milliards de DA ».
S’agissant des niveaux de villas, elle a précisé que « la location d’un niveau de villa revient en moyenne à 10 millions de DA et 3,5 milliards de DA à l’achat », en ajoutant « dans les quartiers huppés de la capitale, la location d’un niveau de villa se négocie entre 20 et 30 millions de DA et pas moins de 5 milliards de DA à la vente ».
Interrogée sur l’avance annuelle, Mme Benaissa a indiqué que « nous ne sommes pas d’accord avec cette pratique, car les propriétaires demandent des prix trop élevés ».
Lotfi Ramdani, fondatrice du site, explique cette hausse des prix par « un déséquilibre entre l’offre et la demande. On a toujours un déficit de l’offre que nous estimons à 200.000 logements par an, sachant qu’il y a 400.000 nouvelles demandes par an », en ajoutant que « 1% à 2% du parc immobilier qui est de 8 millions en Algérie, devient chaque année vétuste ».
Evoquant le marché informel, M. Lotfi estime que « le courtier informel est le fléau qu’il faut combattre et c’est pourquoi nous avons décidé de limiter l’accès à notre site aux professionnels de l’immobilier », en expliquant que « l’agent informel augmente de façon artificielle le prix de 20% à 30%, pour toucher une commission importante, alors que l’agent immobilier prend une commission de 1% sur la vente ».
Rappelons que le marché immobilier en Algérie compte 8,5 millions de logements, dont 50% sont gérés par l’Etat, alors que le parc locatif compte environ 2,5 millions de biens.