Les prix du brut repartaient en hausse mardi après une mise en garde du ministre saoudien du pétrole contre les paris sur la poursuite des baisses de cours, en pleine impasse sur autour du plafond de la dette américaine.
Vers 15H45 GMT (17H45 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, prenait 1,82% à 77,37 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, gagnait 1,96% à 73,46 dollars.
« Les prix du pétrole ont augmenté suite à un autre avertissement » du ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, contre les paris sur la poursuite des baisses des prix du pétrole lors d’un forum à Doha, explique Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Ce message adressé aux investisseurs pourrait être le « signe que le groupe envisage de réduire encore sa production dans un contexte économique mondial plus sombre », avance M. Erlam, à l’approche de la prochaine réunion ministérielle début juin de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+).
Certains membres de l’alliance avaient annoncé des réductions volontaires de leur production début avril, faisant grimper les cours du brut. Les prix ont depuis perdu du terrain avec les craintes croissantes de récession mondiale et de demande plus faible.
Le ministre de l’Energie du Qatar Saad Al-Kaabi a aussi averti mardi, lors du forum, que « le pire » était à venir pour les pénuries de pétrole et de gaz en Europe, affirmant qu’un hiver chaud avait permis d’éviter des difficultés plus importantes au cours des derniers mois.
En parallèle, tandis que le compte à rebours s’égrène avant une possible banqueroute des États-Unis, les équipes de Joe Biden et les négociateurs du camp républicain vont à nouveau tenter mardi d’arracher un compromis quant au relèvement du plafond de la dette américaine.
L’incertitude a pesé sur les cours ces derniers jours, car un défaut de paiement de la première économie mondiale aurait des conséquences néfastes sur l’activité et donc la consommation de pétrole.
Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, évoluait en légère baisse à 29,245 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir touché les 28,775 euros le MWh, un nouveau plus bas depuis près de deux ans.
« Une réduction significative de la demande de gaz a permis à l’Europe de naviguer confortablement l’hiver dernier malgré la réduction de la plupart des importations russes à la suite de la guerre en Ukraine », rappelle Edoardo Campanella, de UniCredit.
Mais les prix plus bas réduisent « les incitations des ménages et des entreprises à maîtriser leur consommation de gaz », poursuit-il, mettant en garde quant à une possible augmentation de la demande à long terme, en particulier si les conditions météorologiques sont moins favorables.
AFP