En dépit de la succession des vents de crise soufflant sur les milieux financiers américains, le dollar restera la monnaie de réserve à hauteur de 55% des banques centrales dans le monde.
C’est ce qu’a affirmé, ce mardi, l’expert en finance internationale et macroéconomie, M. Abdelrahmi Bessaha, qui s’exprimait ce matin à l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.
Selon l’analyse de M. Bessaha, la crise financière actuelle ayant affecté, début mars, trois banques américaines, « de taille moyenne», tient-il à préciser, n’a rien à voir avec la crise structurelle de 2008, même s’il y a déjà eu un premier effet domino, à savoir le crash de la Banque suisse.
Et pour cause, les raisons à l’origine de la faillite affectant actuellement lesdites banques sont à rechercher du côté de la mauvaise gestion interne et le non suivi des règles de supervision, alors que la crise de 2008 est beaucoup plus profonde. Elle avait touché toutes les grandes banques et infecté l’économie réelle.
« Face à cette crise, les autorités américaines ont très vite réagi en permettant le remboursement des dépôts, y compris ceux dépassant les 250 000 de dollars, en même temps que la mise en place de lignes de liquidité jusqu’à fin avril (…) Aussi, une enquête a été ouverte par la FED et au niveau du Congrès », argumente M. Bessaha.
L’invité de la Radio poursuit que « sur le plan international, il y a eu hier un communiqué issu de la réunion de toutes les banques centrales et qui ont décidé de faire fonctionner les lignes swap permettant d’éviter toute pénurie du dollar ».
En revanche, l’expert met en garde contre un probable effet contagion « à ne pas écarte » dans le cas d’un éventuel rush sur les banques.
A la question de savoir s’il y a risque de pénurie du dollar, M. Bessaha soutient que cette monnaie demeure encore forte. « Est-ce que dans dix ans, le dollar sera encore dominant, je ne peux pas vous répondre (…) Mais au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas de candidat pour prendre la succession du dollar comme monnaie réserve. Celle-ci doit, comme vous le savez nécessairement traduire une économie forte et un système de banque profond », a-t-il rappelé.