Les Nigérians s’apprêtent à se rendre samedi aux urnes pour élire un nouveau président du pays, ainsi que de nouveaux députés et sénateurs, sur fond d’immenses défis sécuritaire et économique dans le pays le plus peuplé d’Afrique.
Quelque 93,5 millions d’électeurs seront ainsi appelés à se rendre dans 176.000 bureaux de vote à travers le pays. Les bureaux de vote ouvriront à 08h30 pour fermer à 14h30. Les électeurs qui seront toujours dans la file d’attente à 14h30 seront autorisés à glisser leur bulletin dans l’urne.
Les électeurs auront à choisir leur nouveau président parmi 18 candidats en lice. Trois candidats partent dans la peau de favoris pour succéder au président sortant Muhammadu Buhari.
Il s’agit d’Atiku Abubakar, 76 ans, candidat du principal parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), de Bola Tinubu, 70 ans, candidat du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC) et de Peter Obi, 61 ans, candidat du Parti travailliste (LP).
En vertu de la loi électorale de 2022, le directeur du scrutin pour l’élection présidentielle doit confirmer officiellement le résultat, sous la forme d’un certificat scellé, dans les 14 jours suivant le scrutin.
Pour être déclaré vainqueur de l’élection présidentielle, un candidat doit avoir obtenu le plus grand nombre de voix et au moins 25% des bulletins de vote dans au moins deux tiers des 36 Etats et à Abuja.
Si aucun des candidats ne remplit les conditions requises, il y aura un second tour entre les deux premiers candidats dans les 21 jours, ce qui serait une première dans l’histoire démocratique du Nigeria.
L’inflation, la pauvreté et l’insécurité, les défis à relever
Le prochain président du pays le plus peuplé d’Afrique, avec 216 millions d’habitants, aura fort à faire pour régler la crise multisectorielle dont souffre le Nigeria ces dernières années.
La pauvreté, le chômage, l’inflation et l’insécurité qui s’est intensifiée ces derniers mois dans plusieurs régions du pays appellent à des réponses urgentes, s’accordent à dire les observateurs de la scène politique dans ce pays.
Pas plus tard que mercredi, le candidat aux sénatoriales du Parti travailliste dans le district sénatorial d’Enugu Est, Oyibo Chukwu, a été tué dans sa voiture avec les cinq autres personnes qui l’accompagnaient. Des hommes armés l’ont attaqué alors qu’il rentrait d’un meeting politique.
Sur le plan économique, la grave pénurie de billets de banques, due à la récente réforme de la Banque centrale, et qui a provoqué des émeutes à travers le pays, « serait sans doute la première priorité à laquelle devrait s’attaquer le nouveau président du Nigeria », affirment les observateurs.
En outre, le futur président sera appelé à endiguer le problème de l’emploi, notamment parmi les jeunes, dont le taux de chômage est de 40%.
D’autre part, le prochain président du pays, dont 60% de la population a moins de 25 ans, devra s’attaquer aux menaces terroristes du sinistre groupe Boko Haram, particulièrement dans le nord.
Les attaques de ce groupe ont été ces derniers mois à l’origine de dizaines de morts parmi les civils et l’armée nigériane. Boko Haram a tué depuis 2009, selon l’ONU, quelque 40.000 personnes et contraint plus de deux millions d’autres à se déplacer.
Jeudi, les partis politiques et leurs candidats à la présidentielle au Nigeria ont signé un pacte de paix national, en promettant non seulement de garantir des élections pacifiques, mais aussi d’en accepter le résultat.
APS