Les aides au développement allouées par les pays industrialisés ont augmenté de 8,9% en 2016, à 142,6 milliards de dollars, dopées par l’assistance aux réfugiés, mais les apports aux pays les plus pauvres continuent de refluer, selon des données publiées mardi par l’OCDE.
Les sommes consacrées à l’aide aux réfugiés ont ainsi grimpé de 27,5%, passant de 12,1 milliards à 15,4 milliards de dollars, a précisé l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans un communiqué.
Même en excluant cette catégorie, les aides publiques au développement (APD) s’affichent toujours en hausse, de 7,1%, et ont doublé depuis l’an 2000.
En revanche, « l’aide bilatérale pour le groupe des pays les moins développés a été de 24 milliards de dollars en 2016, en baisse de 3,9% », par rapport à 2015, note l’OCDE
en 2016 l’objectif fixé par les Nations unies de maintenir l’APD à un niveau égal ou supérieur à 0,7% de leur revenu national brut (RNB).
L’aide publique au développement a connu une forte hausse (+36,1%) en Allemagne, ce pays ayant doublé son aide aux réfugiés en un an. En France, la croissance a été plus modeste (+4,6%), portée par davantage de prêts bilatéraux.
Les principaux contributeurs sont les Etats-Unis (33,6 milliards de dollars), l’Allemagne (24,7 milliards), le Royaume-Uni (18 milliards), le Japon (10,4 milliards) et la France (9,5 milliards).
Pour l’aide aux réfugiés, l’Allemagne a accordé 6,2 milliards de dollars, bien davantage que les Etats-Unis (1,7 milliard) et l’Italie (1,7 milliard). La France y a pour sa part consacré 428 millions de dollars.
« Il n’y a aucune raison valable pour expliquer ce retard de la France, surtout quand on se compare à nos voisins allemands. Le prochain quinquennat doit être celui qui verra la France retrouver sa place sur la scène internationale et renouer avec ses responsabilités », a réagi dans un communiqué Friederike Röder, directrice France de l’ONG One.
« Faire de l’aide au développement un outil de contrôle des flux migratoires, un outil de diplomatie économique ou un dispositif dicté par des logiques sécuritaires grève le fonctionnement de l’aide », a également regretté Elsa Pietrucci, dans une réaction de l’organisation Action contre la Faim.
Afp