Le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane a mis en avant, mardi à Alger, la nécessité d’esquisser des perspectives « prometteuses » au partenariat énergétique Algérie-Union européenne (UE) à la faveur d’une démarche « collective » et d’une « approche inclusive », invitant les partenaires européens à participer au financement des projets énergétiques en Algérie.
Présidant l’ouverture du 2e Forum d’affaires Algérie-UE sur « le gaz naturel et les énergies nouvelles et renouvelables », en présence de la Commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, le Premier ministre a indiqué que le secteur de l’Energie a fixé « un programme d’action d’urgence », supervisé et pris en charge par Sonatrach devant permettre à la compagnie nationale « d’augmenter, à court terme, sa production de gaz naturel ».
Cette augmentation se fera par l’accélération de l’opération de développement de certaines découvertes et la mise en œuvre du plan d’amélioration et d’augmentation de la production, a-t-ajouté, assurant que l’Algérie entend « honorer ses engagements futurs, particulièrement envers le marché européen », concernant les exportations de gaz.
Dans ce contexte, le Premier ministre a rappelé « les grandes potentialités » du pays en réserves de pétrole et de gaz et qui demeurent plus ou moins pas explorées, ce qui place l’intensification des efforts d’exploration « au cœur de notre stratégie », en vue de répondre aux besoins croissants du marché local, mais aussi « consolider notre place en tant qu’acteur actif et fiable sur les marchés régionaux et internationaux ».
L’Algérie est le plus grand producteur de gaz naturel en Afrique, et le troisième fournisseur de l’Europe qui est, à son tour, le marché le plus important pour le gaz algérien, ce qui explique, « les relations étroites et le dialogue permanent entre l’Algérie et l’UE » visant à renforcer la sécurité énergétique et promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Bien que les exportations algériennes de gaz aient atteint « de niveaux satisfaisants », le développement des ressources naturelles du pays requiert des investissements en amont, afin de réaliser de nouvelles découvertes dans le domaine des hydrocarbures, poursuit le Premier ministre.
Il a en outre souligné que la mise en œuvre de la loi sur les hydrocarbures et de ses textes d’application « multipliera inéluctablement les opportunités de lancement des projets d’exploration et de réévaluation des réserves de gaz traditionnelles ».
Les partenaires européens appelés à participer au financement des projets énergétiques en Algérie
Dans le même contexte, M. Benabderrahmane a appelé l’ensemble des compagnies et opérateurs européens du secteur des hydrocarbures « à œuvrer de concert avec nous à l’effet de nous permettre d’augmenter nos capacités de production des hydrocarbures, notamment du gaz, ce qui nous permettra de garantir nos intérêts communs, assurer la sécurité énergétique pour les deux parties, et d’avancer vers une transition énergétique dans le cadre d’un développement durable ».
Il a rappelé, dans ce cadre, les efforts de l’Algérie dans le domaine du gaz, qui visent à renforcer sa coopération avec ses partenaires économiques, en optimisant l’exploitation de ses infrastructures gazières. Il citera en particulier la relance du projet du Gazoduc transsaharien (TSGP) qui relie le Nigeria à l’Europe, en passant par le Niger et l’Algérie, un projet, affirme-t-il, qui se veut « un choix stratégique à même d’assurer notre sécurité énergétique et celle de l’Europe ».
Le « dialogue ouvert, franc et organisé » entre l’Algérie et l’Union européenne sur les questions énergétiques doit tenir compte des « objectifs, capacités et ressources des différentes parties, pour rendre possible ce rapprochement qui doit couvrir tous les aspects liés à l’énergie, et ne pas se limiter à la seule activité des hydrocarbures », a fait valoir le Premier ministre, estimant que la quête d’un « partenariat mutuellement bénéfique et profitable » doit présider à ces efforts.
Dans cette optique, « la coopération en matière de financement est également nécessaire », a avancé M. Benabderrahmane, soulignant que les deux parties doivent « trouver des mécanismes qui permettent aux Etats, aux banques, aux institutions financières et aux entreprises de supporter ensemble la charge des financements et de partager les risques potentiels ».
Pour préserver les intérêts communs, « nous devons esquisser collectivement des perspectives de partenariat prometteuses pour renforcer et faciliter les possibilités d’investissement entre les entreprises algériennes et européennes dans le domaine du gaz, des énergies renouvelables, de l’environnement et du développement durable », avec l’intégration de la coopération énergétique dans une « démarche inclusive », a soutenu le Premier ministre.
Cette approche repose, selon lui, sur la promotion des investissements, notamment en matière de prospection pétrolière et gazière en vue de développer les grandes capacités souterraines de l’Algérie, ainsi que dans le domaine des énergies renouvelables et de l’hydrogène, l’innovation et la recherche & développement, le renforcement de la coopération scientifique dans le domaine de la recherche et de la formation et le développement industriel des différentes sources d’énergie pour une meilleure intégration des chaînes de valeur.
Dans ce cadre, il a rappelé que l’association Algérie-UE « n’est pas née d’hier puisque nous célébrons aujourd’hui le 20e anniversaire de sa création », précisant qu’elle a permis de mettre en place un cadre de coopération qui devrait être amélioré et renforcé.
Le 2e Forum de l’énergie est l’un des résultats concrets du dialogue de haut niveau entre les deux parties, qui constitue un élément clé dans l’association Algérie-UE, a-t-il dit, soulignant la nécessité de renforcer et d’évaluer le dialogue avec les partenaires européens dans tous les domaines, pour conforter cette coopération et travailler ensemble à établir un partenariat gagnant-gagnant au mieux des intérêts des deux parties ».
Par ailleurs, M. Benabderrahmane a rappelé les efforts de l’Algérie en matière de réformes législatives visant à améliorer le climat des investissements en Algérie et à assurer le financement des grands projets d’investissement, ainsi que le programme de développement des énergies renouvelables, faisant savoir qu’une étude est en cours de parachèvement, ce qui permettra d’élaborer une feuille de route aux contours définis de la stratégie nationale de développement de l’hydrogène.
Il a appelé les partenaires européens à « adhérer aux différents projets de réforme et à participer activement à la relance économique adoptée par le gouvernement algérien ».
APS